"Baby Boss 2 : une affaire de famille" de Tom McGrath : à l'école du pire


Plusieurs années après leurs précédentes aventures, Tim et Ted Templeton sont devenus adultes et se sont éloignés l’un de l’autre. Ted est très riche, Tim a fondé une famille et s’occupe de ses deux filles. Ce qu’il ignore, c’est que sa benjamine est une nouvelle Baby Boss et qu’elle va retransformer Tim et Ted en enfants pour 48h afin d’infiltrer l'école du mystérieux Dr Armstrong…

Face à cette Affaire de famille… on ne peut nier l’évident lien de parenté entre les bébés agents secrets investissant l’école du professeur fou Armstrong et la troupe de pingouins déglingués de Madagascar : ils sortent du même esprit fantasque et féru d’absurdité, celui de Tom McGrath. Mais poussons un peu. Racontant une histoire d’adultes ayant oublié le monde merveilleux de leur enfance en accédant à celui des grandes personnes ; montrant un savant fou perturbé par ses jeunes années, voulant contrôler le monde et le laisser aux mains d’enfants, Baby Boss 2 aurait pu être un Disney (entre Peter Pan, Mary Poppins et Winnie l’Ourson) mais revu par Tim Burton, avec un méchant à la Willy Wonka recyclé dans l’éducation.

Car derrière le non sense des gags ou les sucreries bariolées dont Armstrong se gave, le propos est délicieusement acide : McGrath tape sur les pseudo écoles alternatives hors de prix dans lesquelles les classes moyennes supérieures inscrivent leurs enfants, histoire de reproduire les élites — des parents qu’il est si facile de duper lorsqu’il s’agit de leur progéniture, et que le conformisme égotiste transforme en zombies numériques. Plus subversif qu’il n’y paraît, donc…

Baby Boss 2 : une affaire de famille 
Un film d'animation d
e Tom McGrath (É-U, 1h47) avec les voix de Alec Baldwin, James Marsden, Amy Sedaris…


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