Ceci est un don

Gratuitement durant les week-ends et lors des vacances, le Musée des Confluences convie ses visiteurs dans un nouvel espace permanent : une galerie dédiée à ses donateurs. Logiquement, Émile Guimet est à l'honneur.


Il est loin déjà le temps où Émile Guimet (1836-1918), se joignant au déménagement du Muséum d'Histoire Naturelle, livrait les trésors issus de ses explorations au musée du boulevard des Belges qui, comme à Paris, porta son nom. Celui-ci a fermé mais le Musée des Confluences a englobé ses collections. Presque sept ans après l'ouverture de ce paquebot dont le succès ne se dément pas (autant de visiteurs — presque 100 000 — cet été que lors de l'été 2019, avant le Covid), et après diverses expositions temporaires (Le monde en tête grâce à Antoine de Galbert, Désir d'art grâce au couple Develon), sept vitrines livrent aujourd'hui à nos regards 250 objets de 80 donateurs différents (particuliers ou institutions, fondations…).

De nature hétéroclite, d'époques extrêmement diverses, ces objets au soclage désormais aimanté pour être plus mobiles (c'est une innovation) sont tout autant les témoins de ceux qui les ont récupérés que de leur fonction dans la société. Ainsi, cet appuie-nuque éthiopien du XXe siècle permet d'évoquer l'histoire du couple Meynet qui a offert 850 pièces au Musée – leur histoire comme celle des autres donateurs est expliquée à la fois sur les cartels et sur un écran tactile plus encyclopédique.

Cabinet de curiosités

Bien sûr tous les dons proposés ne sont pas acceptés par le Musée. Une très large part est même refusée car ils doivent correspondre au projet scientifique de l'institution, ne pas faire doublon avec d'autres (le Musée des Confluences possède plus de 3 millions d'objets dont 70% émanent de dons !) et aussi pouvoir être tracés. « C'est indispensable » rappelle la directrice Hélène Lafont-Couturier qui veille particulièrement à la transparence en la matière.

La paléontologie, la zoologie, la faune marine, l'ethnologie, l'archéologie, les minéraux sont ici mis en scène de façon ondulatoire ou géométrique selon leur nature. Et dans cette galerie très sobrement designée, subsiste un meuble à tiroirs pour découvrir les herbiers de la botaniste lyonnaise Clémence Lortet (1772-1885) qui a défié en son temps l'interdiction faite aux femmes de pratiquer les sciences.

Galerie Guimet
Au Musée des Confluences
Accès libre les week-ends et pendant les vacances scolaires


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