Festival Lumière : silence, on ouvre !


Renouveler la cérémonie d'ouverture d'un festival dédié au cinéma de patrimoine tient à la fois de l'oxymore et du mythe de Sisyphe puisqu'il faut sempiternellement refaire du neuf avec de l'ancien… tout en maintenant les plaisante traditions — notamment, la déclamation solennelle par le chœur des talents présents mâchouillant dans un sabir incompréhensible et désynchronisé le sésame lançant officiellement les festivités : « nous déclarons ouvert Lumière 2021 etc. ».

Bien sûr, il faut s'attendre à des hommages à celles et ceux qui ne sont plus, aux devancières et devanciers de Jane Campion ; des surprises sans doute, mais aussi une prometteuse création originale conjuguant hier et aujourd'hui : un ciné-concert autour du Caméraman de Buster Keaton et Edward Sedgwick (1928), accompagné en direct au piano par Vincent Delerm.

On peut difficilement trouver plus parfait symbole d'amour, de cinéma et d'amour du cinéma jusque dans la liturgie obstinée de sa fabrication que cette virevoltante comédie sentimentale où le héros, en se positionnant face à l'œilleton de sa caméra, va non seulement drastiquement métamorphoser son existence mais aussi influer (parfois à son insu) sur le cours des choses. Magnifique et désopilante parabole sur le pouvoir du 7e Art…

Soirée d'ouverture du Festival Lumière
À la Halle Tony-Garnier le samedi 9 octobre à 18h


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