Rémy Jacquier prend son temps


Difficile d'enclore Rémy Jacquier dans une catégorie, et c'est… très bien ainsi ! L'artiste dessine, fabrique des objets, grave, organise des performances... Ses œuvres hétéroclites ont souvent comme point de départ une procédure précise, en lien avec la musique, les sciences, la littérature. Mais laissent aussi une grande place au hasard. Dans le train entre Lyon et Saint-Étienne, Rémy Jacquier a laissé son crayon se déplacer sur une feuille au gré des vibrations et des secousses du train. S'emparant de partitions de Beethoven ou de Messiaen, il en fait bouger les lignes jusqu'à les rendre plastiques et explosives.

Pour son exposition à l'URDLA, Rémy Jacquier présente notamment une série d'eaux fortes destinées à illustrer le singulier journal du non moins singulier écrivain Marc Pierret (1929-2017), intitulé La Vie hors sac (éditions Hippocampe). L'artiste expose aussi deux objets musicaux, de grands dessins qu'il travaille régulièrement en couches successives dans son atelier depuis plusieurs années, et un ensemble de dessins décrivant le cycle de la lumière sur une journée.

« L'enjeu de l'exposition, nous confie l'artiste, c'est la question du journal intime, du quotidien, des traces artistiques du temps ». Un temps dont il fait advenir non seulement la ligne, mais bien des bifurcations !

Rémy Jacquier, Advenances
À l'URDLA à Villeurbanne jusqu'au samedi 20 novembre


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