À la découverte des abordables Monts du Lyonnais

Plus discrets, moins rutilants que les Monts d'Or, les Monts du Lyonnais se prêtent au jeu trouble de l'automne (ok c'est joli ces feuilles orangées, mais on se caille, non ?). Balade au-dessus de Mornant sur la ligne des crêtes entre le col de la Luère et Riverie, à une demi-heure de Lyon.


Le grenier de Lyon

À regarder la carte des Monts du Lyonnais, surgissent les mêmes noms de communes que sur les étals des marchés de producteurs de Lyon : Rontalon, Thurins, Taluyers, Orliénas... C'est que cette zone coincée entre Rhône (le fleuve) et Loire (le département) à l'est et l'ouest — et le Parc naturel régional du Pilat et le Beaujolais au sud et au nord —, est essentiellement agricole comme en témoignent les serres qui parsèment (sans défigurer) les champs à perte de vue. C'est aussi un lieu d'élevage qui donne à ses légumes (et fraises, framboises, pommes, poires, pêches...), viandes, volailles, charcuterie et produits laitiers (ah, les fromages de chèvre de Rontalon qu'on retrouve sur la place Carnot le mercredi !) une marque : Le Lyonnais Monts et Coteaux. Et le vignoble des Coteaux du Lyonnais est une AOC/AOP, celui des Collines rhodaniennes une IGP. Depuis les années 1950-1970, le territoire a été adapté pour notamment favoriser l'irrigation et pérenniser l'agriculture. Cela se fait dans le respect de l'environnement : cette zone abrite pas moins de trois Espaces naturels sensibles (ENS) qui, depuis une loi de 1985, attribuent aux départements la compétence de préserver et aménager des lieux à « fort intérêt biologique et paysager » avec des « êtres fragiles et/ou menacés ». Plus de 4000 sites de ce type existent en France actuellement. Résultat des courses : 60% du territoire de la communauté de communes du pays mormantais (seize villages) est une surface agricole utile dont 75% est consacrée à l'élevage et la polyculture.


La route des crêtes

Elle occupe la partie est des Monts du Lyonnais. Se rendre au col de la Luère via Craponne et grimper à 714 mètres. Déjà deux points de vues s'offrent au passant : la vallée du Rhône à l'est et celle de la Brévenne (du nom de la rivière) à l'ouest. Continuer sur cette D113 qui devient la D212 à Yzeron. Le col de Malval et le parc animalier de Courzieu sont situés sur ces quelques kilomètres. À Yzeron, une table de lecture du paysage permet d'identifier les pics alpins au loin. Ne pas hésiter à entrer dans la boulangerie de la place : ce n'est pas tous les jours que l'on trouve une tartelette au citron à 1, 65€ et une part de pizza à 1, 30€. S'éloigner de la gentrification a (toujours) du bon.


La balade du Signal

Se garer sur le parking du cimetière de Saint-André-la-Côte et se lancer à l'assaut du Signal de Saint-André. À peine une heure aller-retour et un petit dénivelé pour atteindre, à travers chemins sur la route puis dans la prairie et enfin dans les bois, une esplanade métallique suspendue. À 934 mètres, plus haut point des Monts du Lyonnais, la vue est magnifique sur 180°, des Monts d'Or au Pilat en passant par les Alpes, Lyon, le Bugey, le Vercors. Le site est doté de tables d'orientation très complètes, d'espaces de pique-nique que l'on imagine très usités l'été et même d'une toilette sèche. What else ?

Ce Signal a changé de nom au fil des époques mais il était déjà repéré au XVIIIe siècle puisque c'est à partir de là, par triangulation, qu'a été établie la première carte de Lyon (entre 1758 et 1761) grâce à l'un des Cassini, famille qui sur quatre générations a créé la carte qui porte leur nom et qui constitue le premier relevé topographique de la France.

Possibilité d'une balade au Signal plus longue et en boucle, toujours depuis le cimetière (12 km, 4h30 de marche et 370m de dénivelé). Panneaux indicateurs au départ et balisage clair ensuite.


Riverie

Poursuivre 4 km plus au sud et arriver à Riverie, la plus petite commune du Rhône et l'une des plus minuscules de France. Ses seulement 42 hectares (soit soixante terrains de foot ou douze fois la place de la République de Paris) sont pourtant classés "petite cité de caractère" (depuis 2017) comme Crémieu ou Charlieu aux alentours de Lyon. Ce village de 318 habitants, à 730 mètres d'altitude, est entièrement médiéval et a été intelligemment aménagé avec notamment un chemin de ronde très agréable à emprunter, en contrebas duquel se trouve des voies d'escalade. Des panneaux indiquent les points d'intérêts (avec QR code à scanner pour accéder à un audio-guidage) de cet ancien fief de la puissante baronnie des Chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem : le château (aujourd'hui mairie, école, bibliothèque, logement et salle des fêtes), une auberge qui abritait l'hôpital (désormais c'est le restaurant des 3 Archers, voir plus bas), l'église et aussi quelques rues et places avec des bâtiments en pierre.


Où manger ?

Les 3 Archets de la Table Tonde. Dans un décor médiéval, menu à 31€ pour des mélanges de saveurs étonnants et convaincants. Un trio d'entrée (terrine de canard aux zestes d'agrumes et chutney courge-orange + fromage frais aux fruits secs + filet de rouget et légumes croquants), un plat très copieux (suprême de volaille et ses verpes — sortes de morilles fondantes — ou du cabillaud et une fondue poireaux-reblochon ou du bœuf). Puis dessert succulent comme une généreuse omelette norvégienne plombière. Possibilité de menu du jour pour 17€. Tous les produits proviennent des fermes et GAEC environnants.
Place du marché à Riverie
Ouvert le midi du jeudi au dimanche et le soir du vendredi au dimanche 
T. 09 81 62 82 87


Où dormir ?

Chambres d'hôtes Gîtes de France chez Valérie et Guy Palluy. Chambres à 85€ (une personne) ou 98€ (deux personnes). Petit-déjeuner compris.
Chateau de Riverie
T. 04 78 48 28 38


Où acheter des produits locaux ?

Uniferme. Voici le premier point de vente collectif créé en France. C'était en 1978. Ils étaient sept agriculteurs (dont le propriétaire des gîtes sus-nommés). Le site n'a cessé de s'agrandir, toujours au même endroit et aujourd'hui dix-huit exploitations agricoles sont réunies pour proposer des produits frais ou transformés. Choux, panais, pommes, petits fruits, jus, confitures, miel, terrines, saucisses, vins, pains, fromages... à des prix très abordables, directement du producteur au consommateur.
À Beauvallon
Ouvert 7j/7 ; lundi et mardi de 15h à 19h ; mercredi, jeudi et vendredi de 8h30 à 12h30 et de 15h à 19h ; samedi et dimanche de 9h à 12h30 et de 15h à 19h


Comment y aller ?

En voiture : Lyon est à 35 km de Riverie et 21 km du col de la Luère. Ces deux sites sont distants de 28 km.

En TER. Aller à Givors en TER et monter dans les Cars du Rhône pour Riverie (ligne 756). Attention, peu de fréquence.
www.carsdurhone.fr


Renseignements :

Office de Tourisme Intercommunautaire des Monts du Lyonnais à Mornant


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