Preljocaj au bord du Lac


Figure parmi les plus populaires de la danse contemporaine française, Angelin Preljocaj s'attèle régulièrement à des relectures de grands classiques narratifs : Roméo et Juliette, les Mille et une Nuits, Blanche Neige… Et ce avec des fortunes diverses.

À plus de soixante ans, le chorégragraphe se confronte aujourd'hui au classique des classiques de la danse, Le Lac des cygnes, sur la musique tubesque de Tchaïkovski. Rappelons qu'à l'origine, ce ballet avait été créé en 1895 par Marius Petipa et Lev Ivanov. Créée en 2020 à Paris, la version de Preljocaj met en scène, avec une certaine malice et retenue, quelque vingt-six interprètes au talent époustouflant. Réglée au cordeau, suivant le fil narratif de l'œuvre d'origine, cette pièce foisonne de pistes possibles : pastiche humoristique, échos à l'actualité écologique et économique d'aujourd'hui, passages de la musique classique à l'électro (des musiques signées 79 D), beauté des costumes, utilisation de la vidéo...

Si la lecture du chorégraphe n'a rien de révolutionnaire a priori, elle s'annonce élégante, virtuose, ramassée sur quelques tableaux essentiels. Et conservant du ballet original « la trame amoureuse, le conte ensorcelant, lié à la transformation d'une femme en cygne », selon les notes d'intention du chorégraphe.

Angelin Preljocaj, Le Lac des cygnes
À la Maison de la Danse du jeudi 2 au dimanche 12 décembre


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