Sept seuls-en-scène pour s'esclaffer ce semestre

Humour saignant, tendre ou givré, à chacun sa recette. Voici sept humoristes qui sauront vous régaler dans les prochains mois.


Élodie Arnould,  Future grande ? 

Nœud dans les cheveux et veste à paillettes forment l'attirail de cette petite brunette géminée d'une pile électrique. Le quatrième mur, ce n'est pas son truc, à Élodie Arnould. Son propos ? Un passage à la vie d'adulte — et de femme — difficile, semble-t-il. L'humoriste au visage ultra expressif et au capital sympathie indéniable partage ses appréhensions du « monde des grands ». Pourtant, c'est une femme et mère bien accomplies qui s'adresse à nous avec autodérision (sur sa taille, son accouchement, ses relations…). Un spectacle tendre et pétillant conviant même chant et danse.

Au Radiant le mardi 18 janvier


Noémie Delattre,  Féministe pour hommes 

L'humoriste (actrice, dramaturge, metteuse en scène, essayiste) à la langue acérée présente Féministe pour hommes. Entre cabaret burlesque, tribune, stand-up et lettre ouverte, Noémie de Lattre parle des hommes et des femmes, aux hommes et aux femmes, dans un registre à part, sous une plume percutante.

À L'Aqueduc le vendredi 4 mars


Aymeric Lompret,  Tant pis

Avec Aymeric Lompret, on est loin du traîté philosophique, quand il lâche : « je suis très compliqué à réconforter, faut vraiment aller jusqu'à la glotte. » Parfois désabusé, ou révolté, souvent trash, l'humoriste au look d'anar négligé pose ses valises pleines de nonchalance et d'humour corrosif à Décines. On s'en délecte, mais mieux vaut prévoir un jour de congé pour digérer.

Au Toboggan le vendredi 11 mars


Tristan Lopin,  Irréprochable 

On paye pour l'écouter parler de ses névroses. Et on en redemande. L'humoriste roi des potins est de retour avec un seul-en-scène cru et corrosif, résultat d'une introspection de confinement. Il explore avec une autodérision parfois barbare son anxiété permanente, ses blessures les plus intimes, ses incohérences, histoire de nous conforter dans nos propres psychoses. « Je m'aperçois que je suis habillé en Zara alors que ce matin j'ai liké un post de Glucksmann sur les Ouïgours, c'est l'enfer » confiait-il récemment au micro d'Augustin Trapenard sur France Inter.

À La Bourse du Travail le vendredi 1er avril


Alex Vizorek, Ad Vitam 

Vizorek aussi a décidé de se moquer de nos angoisses. Et quelle angoisse plus universelle que celle de la mort ? Après l'art, l'humoriste belge star de France Inter a choisi une posture de conférencier philosophe pour faire d'un thème funèbre l'objet principal de son deuxième one-man-show. La mort donc, dans toutes ses nuances : la petite mort – le sexe –, la mort dans l'art, qui a inspiré énormément d'artistes, mais aussi sa propre oraison funèbre. Classieux, brillant, Alex Vizorek mêle avec habileté sujets intellos – on rit du concept du Dasein d'Heidegger – et blagues potaches sur la masturbation.

À La Bourse du Travail le jeudi 23 juin


Eve TGA

Eve Ta Gueule Adam – « parce qu'il y a toujours quelqu'un en soirée pour me demander où est Adam quand je me présente » (propos recueillis par CCC media) – fait partie de la scène émergente du stand-up lyonnais. Fervente défenseuse de la liberté du corps, de celle d'envoyer chier les gens et de la liberté de dialogue, elle milite pour la diversification des scènes locales, avec un premier rendez-vous féminin LGBT+ au Rita Plage. Tantôt au Nid de Poule, parfois à la Girafe qui se Peigne et tous les samedis à l'Alma Bar, il faut la voir.

À l'Alma Bar chaque samedi


Lucas Hueso

Le mardi au Paradox, le mercredi à la Grooverie, Lucas Hueso monte sur scène pendant 8 minutes et raconte sa vie. Passé par Kandidator (concours de stand-up à l'applaudimètre) puis par l'ENH à Montréal, il a, depuis, gagné sa place dans le petit milieu lyonnais. Son style ? « En perpétuelle évolution. J'essaye de te donner assez d'outils pour embarquer avec moi qui que tu sois. Ça passe parfois par des choses bateau comme l'autodérision, mais j'aime la discussion. » Et si son nom ne vous dit encore rien, 2022 sera sûrement son année.

À La Grooverie chaque mercredi


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