Tous azimuts ou presque

Faire de leurs singularités une force de frappe. Voici que Les Subs, les théâtres du Point du Jour et de l'Élysée coordonnent leurs programmations le temps d'un week-end : Azimuts, pour mettre à l'honneur des artistes émergents. Qu'est-ce qu'il y a à l'intérieur ?


Dans le foisonnement de ce qui est proposé en théâtre en ce moment, mieux vaut jouer la carte de la complémentarité que de la concurrence. Le Point du Jour, L'Élysée et Les Subs l'ont bien compris à la fois pour le public, les artistes et les professionnels à qui le festival Azimuts est adressé. Il ne s'agit pas là d'étapes de travail, mais bien de pièces abouties comme ce que fabrique Pierre Bidard, formé à l'ENSATT. À l'Élysée, le metteur en scène, installé dans son Orne natale, repéré par le prestigieux prix parisien du Théâtre 13, présente Que se répètent les heures en rapport avec le projet expérimental de la clinique psychiatrique de La Borde où, dans les années 70, un lien nouveau au patient a été inventé, en faisant une partie prenante de la vie de l'établissement. Dans son autre création Il faut tenter de vivre, Pierre Bidard continue à explorer la notion de communauté.

Crimes et délitement

Le Point du Jour entame un chapitre consacré aux questions environnementales via la pièce de François Hien mise en scène par Jérôme Cochet, Mort d'une montagne qui se jouera dans un gymnase (La Quarantaine) disposant d'un mur d'escalade pour mieux évoquer « le panorama d'un paysage bouleversé par le réchauffement climatique ». Un débat, entre universitaires, le 22 janvier au même endroit, permettra de réfléchir au lien entre art et catastrophe.

Enfin, Les Subs restent fidèles à leur ADN avec une large part de leur week-end consacrée à des expériences immersives grâce au projet Geyser de la structure de production genevoise le Grütli. La metteuse en scène Marion Thomas, ancienne assistante de Joris Mathieu, propose, casque sur les oreilles, une déambulation en forme de Kit de survie en milieu masculiniste avant que des performers queer, emmenés par Isabelle Chladek, s'emparent du dancefloor de La Boulangerie, avec Nos désirs font désordre, les vôtres sont-ils des ordres ?

À regarder car danser, nous rappelle Jean Castex, est toujours interdit…

Azimuts
Au Point du Jour, à l'Élysée et aux Subs du vendredi 21 au dimanche 23 janvier


<< article précédent
Gérard Paris-Clavel, l’arme à gauche au Musée de l'Imprimerie