À quelques encablures de Perrache, une nouvelle librairie indépendante a ouvert ses portes en novembre. Une librairie généraliste qui s'empare volontiers des questions sociétales actuelles avec un vrai esprit d'ouverture et une approche conviviale, avec son étage détente-salon de thé.
« Adrienne ! ». « Des clients de la librairie nous ont déjà demandé si elle s'appelait comme ça en hommage à Rocky », rigole Morgane Le Bris, jeune fondatrice de la Librairie Adrienne. Preuve qu'on peut croiser de sacrés rigolos entre les rayons de livres. En réalité, le lieu, ouvert en novembre dernier à deux pas de Perrache, rend hommage à Adrienne Monnier, (peu) connue pour avoir été la première femme à ouvrir une librairie. C'était en 1915 à Paris.
Sinon, l'idée d'une librairie est venue à Morgane dès l'enfance, rêve rallumé à l'aube de la trentaine par une carrière d'ingénieure pas vraiment emballante. Un plan de départ volontaire, une formation de libraire à l'Ecole de la Librairie, un stage à la librairie Pleine Lune de Tassin et Morgane se jette à l'eau en trouvant un chouette local de 75 m2, rehaussé d'une mezzanine pas vraiment taillée pour les géants mais savamment meublée de canapés et de fauteuils chinés à droite à gauche. Un coin cosy pour accueillir les lectures sur place, un livre dans une main, une pâtisserie dans l'autre (fournie par les maisons Jeannine et Suzanne et Mercredi Biscuiterie, à deux pas) et quelques rencontres et événements.
Adrienne, où Morgane est épaulée par Elisa rencontrée à Pleine Lune et rapidement embarquée dans l'aventure, se veut généraliste, panachant les incontournables du moment et les coups de cœur personnels, agrémentée de beaux rayons jeunesses (au pluriel, il y en a pour tous les âges), développement personnel (qui a cartonné à Noël) et de quelques beaux livres.
Mais c'est le rayon sciences humaines, très axé sur le féminisme et les questions qui agitent la société d'aujourd'hui, qui fait la fierté de Morgane : « je voulais une librairie où tout le monde se sente représenté, ouverte sur le monde mais aussi en adéquation avec ce que demande le public. On essaie d'avoir un rôle de passeur, on propose, on donne les clés mais il faut trouver un juste milieu. »
Bon, pour autant, quoi de mieux comme livre-totem de la librairie que « le dernier livre de Titiou Lecoq, Les Grandes Oubliées - Pourquoi l'Histoire a effacé les femmes » ? Dans l'esprit, c'est raccord avec la figure d'Adrienne. Monnier, pas Balboa.
Librairie Adrienne
70 rue de la Charité, Lyon 2e
Inauguration officielle le samedi 26 février