Sorties du 23 février


Indispensables

★★★★☆ Sous le ciel de Koutaïssi 

Dans la ville géorgienne de Koutaïssi, Giorgi et Lisa se croisent, se plaisent et se donnent rendez-vous. Mais le mauvais sort se joue d'eux et les métamorphose durant la nuit. Il faudra une somme de hasards pour briser la malédiction et offrir une issue heureuse à leur amour…

Construite comme un conte fantastique (et sentimental) narré par un mystérieux récitant — le fatum ? —, cette charmante histoire prend le prétexte de son intrigue amoureuse contrariée pour dévider un écheveau d'anecdotes et de tableaux empruntant à la fable, à la chronique ou simplement à la contemplation de la jeunesse en train de s'ébattre, heureuse et insouciante. En plein et en creux, se dessine un portrait de la ville et de ses souvenirs, lumineuse et accueillante. On pense au Fabuleux destin d'Amélie Poulain pour le côté merveilleux de l'inéluctable rencontre, davantage que pour le traitement formel. N'en déduisez pas que celui d'Aleksandre Koberidze soit exempt d'originalité : ses plans s'avèrent souvent insolites, à des hauteurs et valeurs inattendues qui font reconsidérer ce que l'on voit, donc nous encouragent à mieux regarder. N'est-ce pas ce que l'on attend du cinéma ? Une découverte prometteuse.

Un film de Aleksandre Koberidze (Geo-All, 2h31) avec Giorgi Ambroladze, Oliko Barbakadze, Giorgi Bochorishvili… (sortie le 23 février)


À voir

★★★☆☆ Zaï Zaï Zaï Zaï 

Acteur comique jusqu'alors sans histoire, Fabrice s'aperçoit au moment de régler ses courses en caisse qu'il a oublié sa carte de fidélité dans un autre pantalon. Sur un coup de tête, il menace l'assistance d'un poireau et se voit contraint de partir en cavale jusqu'en Lozère.

Nouvelle adaptation d'une BD de Fabcaro après Le Discours, ce road movie surréaliste s'avère, derrière le nonsense, redoutablement acerbe puisqu'il ne fait qu'extrapoler ou décaler des situations ordinaires et des lieux communs à l'intérieur d'une mise en abyme jouissive. Comme une rencontre entre le dictionnaire des idées reçues et l'Internationale situationniste organisée par les Monty Pythons, avec les obsessions circulaires d'Almodóvar. Signant ici son film le plus accompli, François Desagnat s'appuie, en outre, sur une jolie distribution ainsi que sur la partition de Yuksek, digne héritière de celle de François de Roubaix ou de Morricone.