Stravinsky, et la musique trembla

1913, quelle année ! La modernité artistique y éclate dans toute sa superbe et aussi dans toutes ses surprises qui désarçonnent le public. C'est par exemple : les premiers ready-made de Marcel Duchamp, la publication à compte d'auteur de Du côté de chez Swann de Marcel Proust ou encore la première du ballet de Stravinsky (1882-1971) à Paris,  Le Sacre du printemps.


L'œuvre fit grand scandale à l'époque en raison de sa musique littéralement inouïe, mais aussi de la chorégraphie sensuelle et novatrice de Vatslav Nijinski. C'était déjà le troisième ballet commandé à Stravinsky par Serge Diaghilev, directeur des Ballets Russes, après L'Oiseau de feu (1910) et Petrouchka (1911). Mais le Sacre, au coude à coude avec les œuvres des compositeurs viennois (Schönberg signait l'année précédente, en 1912, l'une de ses œuvres phares, Pierrot lunaire), ouvre une brèche dans l'histoire de la musique. Une brèche faite de phrases lancinantes, de rythmes sauvages et d'une terre qui semble craquer à même nos oreilles.

Il faut, une fois dans sa vie, avoir la chance d'entendre cet opus renversant en concert. Chance que nous offre le Budapest Festival Orchestra dirigé par Ivan Fischer. Le programme de l'orchestre hongrois sera complété par deux œuvres ultérieures et néoclassiques de Stravinsky, la musique pour ballet Jeux de cartes (1936) et le Concerto pour violon (1931).

Igor Stravinski, Budapest Festival Orchestra
À l'Auditorium le dimanche 20 février à 16h


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