Rappeneau : huit, ça ne suffit pas


S'il n'avait été cinéaste, Jean-Paul Rappeneau eût pu exercer la profession d'orfèvre — d'ailleurs, sa filmographie perlée aligne huit joyaux entre La Vie de Château (1966) et Belles Familles (2015) témoignant chacun de son perfectionnisme lapidaire et d'une affection pour les horlogeries de précision — voire “à complications” — qui en remontreraient aux maîtres américains du genre. Aussi flamboyant dans le genre épique (Le Hussard sur le toit) que dans la comédie (Tout feu tout flamme), c'est dans le mélange des deux qu'il se distingue avec des films d'aventure irrésistibles de fantaisie, autant portés par des compositions virevoltantes (ah ! la partition de Michel Legrand pour Les Mariés de l'an deux) et des personnages féminins au débit de mitraillette plus qu'obstinés en remontrant à leur partenaire masculin (Catherine Deneuve dans Le Sauvage, Isabelle Adjani dans Bon voyage). L'arbre (massif) Cyrano de Bergerac ne doit donc pas masquer son œuvre que l'Institut Lumière propose de revisiter dans une intégrale proposée jusqu'au 23 mars — et notamment les mercredi 2 et jeudi 3 mars à l'occasion de trois séances ainsi qu'une rencontre en compagnie du principal concerné. À ne pas manquer.


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