Le Sonic et le Nid de Poule labellisés Scènes découvertes par la Ville de Lyon

Huit salles seront labellisées Scènes Découvertes dès septembre. Mais si leur nombre ne bouge pas, deux théâtres sortent du dispositif tandis que le Sonic et le Nid de Poule font leur apparition. 


Finalement, elles resteront à huit. Si la qualité des dossiers avait incité Nathalie Perrin-Gilbert à envisager la possibilité de labelliser jusqu'à dix Scènes Découvertes, il a finalement été décidé, après audition des dix-sept candidats, d'en rester au chiffre initial. Deux salles font leur entrée dans ce dispositif précieux aussi bien financièrement qu'en termes de reconnaissance et de réseau : la renommée péniche du Sonic, côté  musique. Et le Nid de Poule, pour les arts de la rue. Forcément, deux salles en sortent et pourraient en souffrir à l'avenir : il s'agit de deux théâtres, l'Espace 44 et le Théâtre des Marronniers. Ces deux sortants seront toutefois encore accompagnés à moindre niveau, comme lieux de proximité, dans le cadre du Fonds d'intervention culturelle (FIC). Ce même FIC, deux autres lieux ayant échoué de peu à être labellisés vont en bénéficier : il s'agit du Hot Club, la salle jazz, et de Chromatique, dont la subvention avait déjà été augmentée en 2021. La volonté de la Ville est d'aider ces deux lieux, « qui étaient aux portes des Scènes découvertes » dixit l'adjointe, à progresser dans le domaine de l'accompagnement des artistes émergents, un point sur lequel ils sont encore déficients, afin de leur permettre de candidater de nouveau au label avec plus d'atouts en main. 

Côté théâtre, Les Clochards Célestes et l'Élysée, au travail remarquable, restent labellisés. Tout comme en musique la salle de chanson française À Thou Bout d'Chant et le Kraspek Myzik. Côté cirque, la MJC Ménival reste dans le dispositif. C'est le cas également du Croiseur / Cie Désoblique pour la danse qui pouvait être potentiellement menacé au vu de la programmation pas toujours lisible du lieu, mais le travail de la Cie Désoblique,  côté accompagnement, a été plébiscité par le jury. Lequel jury, tripartite (Ville de Lyon, Région, État) a validé à l'unanimité l'ensemble des décisions.

Retravailler l'écosystème du théâtre

Deux autres candidats non retenus vont bénéficier d'une attention nouvelle, nous déclare Nathalie Perrin-Gilbert : « nous allons accompagner également pour la première fois en 2022 le Théâtre de l'Uchronie et la salle Léo Ferré (MJC du Vieux-Lyon), non pas comme Scènes découvertes, mais par une subvention de fonctionnement dans le cadre du Fonds d'intervention culturelle (FIC). » C'est ainsi tout un réseau de lieux qui est remis à plat et aidé à différents niveaux. L'adjointe espère aller plus loin, en mettant autour de la table les différents théâtres (Célestins, Point du Jour, Croix-Rousse) avec les deux Scènes Découvertes « afin d'avoir une réflexion sur leur articulation. Les Célestins, à l'initiative de Pierre-Yves Lenoir, sont très dynamiques sur la jeune création. Nous devons trouver des points de convergence et retravailler cet écosystème du théâtre à Lyon. L'ENSATT sera aussi associée à ces discussions. »

Concernant l'arrivée du Nid de Poule et donc des arts de la rue dans le réseau, elle répond à « une volonté de rééquilibrage des disciplines. Ils ont déposé un excellent dossier et surtout, Lyon se met à exister dans les arts de la rue. Leur festival à l'Amphi des 3 Gaules pourra se développer et les artistes pourront effectuer des résidences rémunérées de création avant d'aller se produire dans les grands festivals de la région que sont Aurillac, Les Invites et Châlon dans la Rue. »

L'excellente nouvelle est le soutien accru apporté au Sonic qui s'est souvent plaint par le passé d'être peu considéré par les pouvoirs publics, malgré des aides régulières. Cette fois, la péniche rejoint un dispositif en vue et ayant fait ses preuves. « L'augmentation de l'aide publique leur permettra de recruter une personne supplémentaire, spécifiquement dédiée à l'accompagnement des jeunes artistes. Le cachet des premières parties locales sera aussi augmenté. Les labelliser, c'est reconnaître leur travail dans les musiques underground, leur place à part, unique, à Lyon, leur façon de mêler locaux et internationaux. Ils n'ont pas les codes institutionnels ? Tant mieux. Ça va nous garder éveillés. L'étape suivante, pour eux, ce sera le déménagement de la péniche. Nous sommes en dialogue actuellement avec VNF (Voies Navigables de France) pour leur trouver un nouvel emplacement » conclut l'adjointe à la Culture. 


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