Préavis de grève levé aux Célestins

Le préavis de grève aux Célestins, lancé il y a une semaine pour la journée du 1er mars, a été levé lundi 28 février. "La Mouette" de Cyril Teste et "La Ligne solaire" se joueront bien dès les mercredi 2 et jeudi 3 mars, aux dates prévues cette semaine. Parce que la Ville de Lyon et la direction des Célestins ont prévu de réajuster les emplois aux nouveaux besoins du théâtre, qui est en régie directe de la Ville.


« La situation au théâtre des Célestins est alarmante ! » fustigeait la CGT et l'UGICT-CGT (le syndicat CGT des personnels de la Ville de Lyon et organismes rattachés et celui des personnels d'encadrements de la Ville) dans un communiqué en date du 22 février, appelant à une journée de grève ce mardi 1er mars. Ils réclamaient « une planification juste et rigoureuse, annoncée sur cinq à six semaines à l'avance pour assurer le respect de la vie familiale des agents, une amélioration des méthodes de management, l'embauche immédiate des postes vacants, à savoir : un poste en lumière, trois en plateau et un à l'accueil et l'arrêt des contrats CDD renouvelables plusieurs fois sur les postes de titulaires, la NBI [nouvelle bonification indiciaire] pour les agents qui encadrent des équipes lors des montages et de montages des spectacles et enfin le respect des fiches de postes des agents en fonction de leur grade. »

Hier, à l'issue d'issue d'une concertation avec la Ville de Lyon et la direction du théâtre (en régie directe),  le préavis de grève a été levé. Le co-directeur Pierre-Yves Lenoir a pu rassurer les agents sur trois postes qui faisaient l'objet de demandes particulières, notamment sur le poste de la lumière qui est aujourd'hui sous statut intermittent du spectacle. « Nous sommes d'accord pour l'engager, nous voulons le faire avec un salaire conforme à sa fonction, c'est-à-dire plutôt des fonctions de régisseur que d'électricien ou de machiniste » dit-il, faisant remarquer que les techniques des théâtres ont évolué et sont plus complexes à maitriser, donc qu'il faut recruter au bon niveau.

Créer des postes au niveau des compétences nouvelles

Du côté du plateau, les postes devraient passer de la catégorie C à B. Car globalement « il s'agit de transformer les postes actuels et les upgrader pour recruter à niveau de compétence plus importants et plus adéquat : faire progresser l'ensemble des métiers techniques en compétences et en salaires. Nous avons demandé à la Ville d'obtenir ces transformations de postes. Ça se fera lors d'un comité technique en fin de saison. Ça prend un certain délai, mais ça va se faire » précise-t-il encore alors que le théâtre traverse une période de transition : le directeur technique part à la retraite en fin de saison, un nouveau est en cours de recrutement pour la rentrée. « Nous faisons un état des lieux dans cette phase de transition ».

Quant à la planification, Pierre-Yves Lenoir reconnait qu'il y a eu du retard pris en décembre à ce sujet mais qu'une personne supplémentaire a été embauchée avec cette mission précise. Le théâtre vient de se doter d'un nouvel outil à cet effet ; il sera opérationnel à la rentrée. En décembre, « les délais de planification étaient de moins de trois semaines, alors qu'on est à trois semaines habituellement ». Les syndicats exigent que les agents aient connaissance de leurs plannings cinq à six semaines en avance. « On sera à cinq semaines dans quinze jours » prévoit le co-directeur. « J'ai toujours été très volontaire pour que l'on puisse donner les plannings très l'avance, je voudrais même dans l'idéal qu'on puisse les donner aux agents permanents d'une saison sur l'autre. »

Enfin, même si une petite trentaine des 365 levers de rideaux s'est fait dans des lieux partenaires, Pierre-Yves Lenoir reconnait que cette saison est « exceptionnellement dense » notamment parce qu'il y a eu quinze spectacles reportés suite aux engagements pris avec les artistes lors de la crise sanitaires, « mais ça ne se fait pas à masse salariale constante, on engage beaucoup de renforts intermittents pour les montages et démontages… »

La saison prochaine sera certainement un peu plus légère, même si le projet de Pierre-Yves Lenoir lors de son arrivée en mars 2019 est d'accentuer l'accueil de compagnies dans la petite salle du théâtre, avec plus de dates que lors de la co-direction précédente.

Et puisque la crise n'en finit pas de livrer ses conséquences, il constate : « la fatigue accumulée des équipes, les difficultés pour faire revenir le public » et « la distance, le travail en visio » qui ont forcément abîmé le lien entre les équipes. Cette conjonction de facteurs fait de 2021-22 « une saison pour le moins intense, on ne le nie pas. »

Rien moins que Cyril Teste et sa Mouette, Cécile Vandalem et son Kingdom, deux artistes très axés sur le travail vidéo et très reconnus depuis quelques années, sont au programme de la grande salle en mars. Ainsi que l'écriture du talentueux russe Ivan Viripaev (La Ligne solaire,  mis en scène par Cécile Auxire-Marmouget) et la très belle, habile et touchante proposition de Laurent Ziserman, Ana, autour de Pialat et son film À nos amours qui eux sont programmés dans la Célestine. Le tout désormais sans masque !


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