Tristan Lopin entre candeur et facétie

Après son premier one-man-show dans lequel le prince des potins, Tristan Lopin, nous comptait ses déboires amoureux, l'humoriste revient avec un seul en scène brut, décapant et authentique, le 1er avril, à la Bourse du Travail.


Cette étrange époque confinée n'a pas réussi à Tristan Lopin. Ou plutôt si. Elle a offert à ce curieux stand-upeur un immense terrain de jeu, fertile à l'introspection — et donc à l'écriture d'un nouveau spectacle. Il l'annonce, « Irréprochable a été en partie écrit en confinement, ça risque d'être un peu chargé, t'as vu. » 

On paye pour l'écouter parler de ses névroses. Et on en redemande. Il explore avec une autodérision, parfois barbare, son anxiété permanente, ses blessures les plus intimes, ses incohérences, histoire de nous conforter dans nos propres psychoses. « Je m'aperçois que je suis habillé en Zara alors que ce matin j'ai liké un post de Glucksmann sur les Ouïgours, c'est l'enfer » confiait-il récemment au micro d'Augustin Trapenard sur  France Inter. Tristan assomme par sa propension au sarcasme et à la mauvaise foi et ne passe pas par quatre chemins quand il s'agit de nous parler tantôt de sujets triviaux comme ses histoires de cul, tantôt de l'événement cataclysmique de sa vie : son viol.

Pendant plus d'une heure et demi, Tristan Lopin se dévoile dans un one-man éminemment thérapeutique, entre candeur et facétie, où la place de l'improvisation est judicieusement calculée. Le rythme est soutenu, le débit de parole cursif et le propos… caustique. Les fondations posées, l'humoriste nous présente les voix dans sa tête et offre des grands moments de théâtralité, rythmés même par des intermèdes musicaux et un déhanché qu'il est utile de souligner.

Tristan Lopin, Irréprochable
À la Bourse du Travail le vendredi 1er avril à 20h


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