Normalito hissé haut


Puisque la maitresse de CM2 a demandé à ses élèves de s'inventer un superhéros, Lucas a choisi d'être Normalito, pour rendre les gens normaux car il est entouré de ceux qui sont aux prises avec des dys, des handicaps, et lui n'en a aucun.

De cette belle idée, l'autrice et metteuse en scène Pauline Sales va faire une ode à la tolérance pour un public jeune (dès 10 ans). Sacrée responsabilité que de faire des adultes de demain une génération plus ouverte que la nôtre. Et à charge aussi pour elle, plus modestement, de faire un solide spectacle de théâtre. Cette ambition-là est parfaitement atteinte.

Avec l'enfant précoce qu'est Iris, qui aimerait tant être normale, le garçon va faire du chemin. Il est question de découverte de l'altérité, de rites initiatiques comme nous pourrions l'écrire pour chaque création jeune public ou presque. Mais avec la manière. Pourquoi une enfant qui joue au foot est une dragonne quand les garçons sont des poussins ? Comment des parents peuvent déifier leur progéniture ou la trouver bête ?

Les deux protagonistes s'échappent de leurs assignations sociales sur un plateau astucieusement cerné de portes comme autant de trappes d'un monde à l'autre jusqu'à la rencontre, lors de leur fugue, avec une dame pipi aimante, née homme dans un corps qui ne lui correspond pas. Et la lueur de Banksy irradie ce trio.

Normalito
Au TNG Ateliers - Presqu'île le samedi 14 mai

 


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Julien Gosselin et le Passé hanté aux Célestins