Ralf König et Aimée De Jongh au Lyon BD Festival

À un mois jour pour jour de l'ouverture de sa 17e édition, Lyon BD Festival a révélé les grands axes de son programme porté par une équipe largement renouvelée mais qui conserve intact son ADN comme l'a martelé le directeur Nicolas Piccato. 


Ça commence par un double changement d'adresse : pour le festival, tout d'abord, qui devra se priver de l'un de ses hauts lieux habituels (le Palais de la Bourse, inaccessible en cette période d'élections législatives) et se replier sur l'Hôtel de Ville ainsi que ses alentours.

Pour l'équipe organisatrice, ensuite, qui pourra l'an prochain investir le Collège Graphique (ex- Collège Truffaut) afin d'y déployer douze mois par an, au-delà de ses événements ponctuels, ses grands projets dans la ville en compagnie d'autrice, d'auteurs, d'éditeurs, de résidences d'artistes et d'expositions… Mais nous aurons l'occasion d'y revenir.

Retrouvant après deux ans de flou des dimensions normales, Lyon BD renoue avec son gigantisme convivial : un mois de off et un week-end de in du 10 au 12 juin (avec plus de 200 autrices et auteurs invités, une centaine d'événements dans soixante lieux), ses stands d'éditeurs et ses dédicaces. À ce propos, le festival s'inscrit aux côtés de neuf autres manifestation dans une expérimentation vertueuse visant à rétribuer les illustrateurs, scénaristes, coloristes participant à des séances de signatures : 226 € pris en charge au tiers par le festival, le CNL et la Sofia. Une initiative bienvenue, qu'on espère pérenne, pour soutenir des métiers où l'on vit davantage dans la précarité que le faste.

Appréciée par les lectrices et lecteurs, la dédicace reste une activité marginale pour les invités de Lyon BD qui participent volontiers à des rencontres-débats, expositions, dessins dans des musées, battle-BD, concerts, etc. Et se refilent le bon tuyau de l'étranger pour venir goûter à l'ambiance décontractée de la Presqu'Île.

Axe international

Si cette édition 2022 poursuit les partenariats institutionnels transfrontaliers (Saison France-Portugal pour la soirée d'ouverture et un échange avec Amadora BD, résidences artistiques avec le Québec, projet Comic Arts Europe…), elle accueille également d'immenses pointures internationales telles que la Néerlandaise Aimée De Jongh, Ralf König (à l'occasion de “son” Lucky Luke) ou de l'Italienne — basée en Allemagne — Bea Davies.

Autre Transalpin très attendu, Zerocalcare pour des rencontres et expos. Ils forment la tête de cortège d'une délégation quasi paritaire comprenant moult francophones — et de nombreux habitués : Chloé Cruchaudet, Fabien Toulmé, Jibé, Nicolas Wild, Wilfrid Lupano, Mathieu Sapin, Guy Delisle, Michaël Sanlaville, Benjamin Reiss, Yan Le Son, Jean-Louis Tripp, Olivier Jouvray, Nùria Tamarit (qui a signé l'affiche), Diglee, Fanny Vella, Jean Dytar… La délégation lyonnaise peut sembler imposante dans ce modeste échantillon, mais elle témoigne de l'implantation réelle et du dynamisme local des autrices, auteurs, éditeurs… et libraires.

Détail qui a son importance : l'entrée est toujours payante de 5 à 9€, mais le pass culture ou la Gonette sont acceptés, ainsi que les billets des musées partenaires le temps du week-end.

Lyon BD Festival
À Lyon d
u vendredi 10 au dimanche 12 juin


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