La danse dans la peau

Les pièces d'Ohad Naharin sont toujours impressionnantes et inventives. Le chorégraphe présente à Lyon Hora, créée en 2009 à partir de musiques du Japonais Isao Tomita.


Le 22 juin prochain, Ohad Naharin fêtera ses 70 ans. Soit quelques décennies plutôt bien remplies pour ce danseur et chorégraphe né en Israël d'une mère… chorégraphe, formée auprès de Martha Graham et ayant vécu dans le New York des années 1970, en plein boom de la Post-modern dance américaine, avec un petit crochet par le Ballet du XXe siècle de Maurice Béjart…

En 1990, Ohad Naharin prend la direction de la très renommée Batsheva Dance Company en Israël, et crée quelque trente pièces, en s'appuyant sur une méthode qui lui est propre et humoristiquement dénommée "Gaga". Ajoutons, en passant, que le chorégraphe est aussi musicien et a composé pour des groupes de rock, et qu'il apporte un soin tout particulier aux musiques de ses chorégraphies.

« Dès ma petite enfance, se rappelle Ohad Naharin dans des propos du dossier de presse, j'ai composé, écrit de la musique, inventé des histoires, peint des tableaux, je me rappelle même le moment où j'ai créé ma première chorégraphie. La danse est une illusion et la création, un mensonge, mais cette forme de mensonge n'est pas scandaleuse. Je déforme la réalité pour créer mon propre monde, je ne veux surtout pas refléter la réalité autour de moi. Pour moi, les notions les plus importantes sont : l'amour, le pardon et la joie du mouvement. »

Feux verts

Ohad Naharin et la Batsheva reviennent à Lyon avec une pièce importante du chorégraphe, Hora, créée en 2009 pour onze danseurs. Très inspirée par les compositions (revisitant des morceaux classiques avec un synthétiseur) du pionnier japonais de la musique électronique Isao Tomita (1932-2016), Hora nous plonge dans une bulle verte hors du temps, avec pour seul élément de décor un long banc en fond de scène.

Amoureux du beau mouvement et de la forme aventureuse, Ohad Naharin y déploie un univers chorégraphique entremêlant l'archaïque des corps au futurisme de la musique (on entend des passages retravaillés des bandes sons de Star Wars ou de 2001 : L'Odyssée de l'espace par exemple), la fragilité à la virtuosité, le folklore au contemporain.

Batsheva Dance Company, Hora
À la Maison de la Danse du mardi 31 mai au vendredi 3 juin


Ohad Naharin, bio express 

1952 : Naissance à Mizra en Israël

1974-75 : Formation en Israël à la Batsheva Dance Company auprès de Martha Graham, puis à New York

1980 : Rejoint l'école Mudra de Maurice Béjart à Bruxelles. Et création de sa première pièce Haru No Umi

1990 : Prend la direction de la Batsheva Dance Company, et fonde le ballet junior de la compagnie

2002 : Bessie Award à New York pour sa pièce Virus (puis en 2004 pour Anaphaza)

2009 : Création de Hora

2018 : Quitte la direction de la Batsheva, mais y demeure chorégraphe résident


<< article précédent
Tiago Guedes nommé directeur de la Maison de la Danse