L'Asie s'affirme

En Chine, à Taïwan ou encore en Indonésie, une nouvelle scène novatrice et exploratrice renouvelle les codes des musiques électroniques et s'implante autour du monde : Nuits sonores s'en fait l'écho dans sa programmation.

 

 


« Transformer les regards souvent stéréotypés d'un monde occidental qui l'assimile souvent à des petits chants aigus et à des musiques de restaurants asiatiques. Permettre à une scène électronique underground d'émerger, et de pouvoir s'entraider autant que possible. Prouver au monde que la musique électronique émanant du continent asiatique n'est certainement pas un bloc homogène et stable, mais bien l'inverse ! » clamait Saphy Vong sur l'antenne de Radio Nova en 2018, l'une des plus ardentes représentantes de la nouvelle scène électronique asiatique, à la tête du collectif Chinabot. Une scène diverse, bouillonnante et novatrice venue de Chine, Indonésie, Taiwan, Singapour ou encore du Cambodge, que le festival Nuits sonores a choisi d'explorer et de mettre en lumière alors qu'elle inspire aujourd'hui nombre d'artistes occidentaux, attirés par la multitude de timbres et d'instruments de percussion la nourrissant et la portant aujourd'hui à la pointe des musiques électroniques.

En 2020 déjà, le festival initié par Arty Farty devait convier le duo Zaliva D et 33EMYBW : mais cette édition fut annulée. Le contexte géopolitique tendu en Chine rend également impossible la venue cette année du pourtant très attendu Tsuzing, mais d'autres représentants de cette aventureuse scène asiatique seront bel et bien là cette année.

Au son des klaxons

Comme la productrice Meuko Meuko !, digne représentante de la scène expérimentale de Taïwan, qui présentera son live audiovisuel sur la scène 360° : un savant mélange de sons traditionnels et de musiques de synthèse, d'électronique animiste et de samples de bruits environnants qu'elle fusionne à un monde visuel anxiogène.

Dans une toute autre esthétique, Amazondotcom, productrice Coréenne-Américaine basée à Los Angeles, s'amuse de rythmiques déconstruites où les percussions digitales répondent aux percussions organiques. Ses influences multiples allant du dubstep au reggaeton en passant par le breakbeat nous chahutent, nous catapultent dans une forêt luxuriante (comme sur son titre Leopard's dream) pour finir en jungle urbaine, au son des klaxons.

Gabber Modus Operandi, phénomène incontournable de la scène rave indonésienne, aura l'honneur de clôturer la première journée du festival. Enfin, retour en Chine : hybride embrassant autant les traditions musicales de son pays natal que les références pop contemporaines infusées de dub, la compositrice et DJ Yu Su — installée désormais à Vancouver — devrait hypnotiser l'assistance avec Nicolas Sassoon pour un live AV hybride.

 

 





 

 


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Jean-Michel Othoniel, hôte du Facteur Cheval