Bernard Buffet, sauce piquante


Une œuvre de Bernard Buffet (1928-1999) ça pique les yeux, tellement les traits sont aigus, comme des piquants de hérisson dressés pour qu'on ne s'en approcha pas trop. L'artiste a même tellement piqué les yeux du milieu de l'art contemporain français qu'il en fut ostracisé, mis au placard des ringards, alors même qu'il connût à ses débuts un succès public, critique et commercial fulgurant. Post-mortem, il fut réhabilité au début des années 2000 avec, notamment, une grande exposition monographique au Musée d'Art Moderne de Paris en 2012.

De nombreuses lithographies originales

Issu d'une famille petite-bourgeoise et cultivée, expressionniste en diable, Bernard Buffet se dira l'héritier de Géricault, David et Courbet et s'attaquera, tout au long de sa carrière, à quasiment tous les sujets picturaux : scènes religieuses, scènes de guerre, natures mortes, vanités, nus, paysages, portraits et autoportraits, écorchés…  « Sa véritable voie, c'est l'appel, le cri, la violence au sein de ce huis clos sans rémission où il dissèque les siens. Ce voyeur implacable (…) se comporte comme un chirurgien avec son patient » écrivait le critique d'art Pierre Cabanne en 1965 dans la revue Arts.

À Lyon, la galerie Michel Estades défend depuis plus de vingt ans l'œuvre de Bernard Buffet. L'exposition actuelle réunit de nombreuses lithographies originales (technique où l'artiste excelle) qui représentent un grand nombre des motifs et des sujets traités par Bernard Buffet.

Bernard Buffet, lithographies originales
À la Galerie Michel Estades jusqu'au samedi 25 juin


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