Patrick Dewaere à l'Institut Lumière


Une trajectoire aussi flamboyante que tragique, une carrière d'une extraordinaire densité laissant encore aujourd'hui interdit devant l'investissement viscéral qu'il témoignait pour chacun de ses rôles. Quarante ans après sa disparition, Patrick Dewaere demeure une énigme, une source de fascination pour le public, un modèle pour les comédiens.

Né dans une famille de saltimbanques (les Maurin) ayant connu la notoriété dès l'enfance, il saura dépasser cette gloriole précoce pour épouser la révolte de son époque : cofondateur du Café de la Gare, doubleur de Dustin Hoffman dans Le Lauréat, il incarnera par la suite dès Les Valseuses (1973) la face tourmentée du diptyque gagnant du cinéma français des années 1970 — le côté pile, solaire et paillard étant dévolu à Depardieu.

L'hommage que l'Institut Lumière lui consacre jusqu'au 26 juin propose en sept films de survoler la carrière de cette grande figure mélancolique et explosive. À voir ou revoir le dérangeant Beau-Père de Blier, le libératoire Coup de tête d'Annaud, le déchirant Un mauvais fils de Sautet (photo), le haletant Le Juge Fayard dit « le Shériff » de Boisset, l'oscarisé Préparez vos mouchoirs de Blier toujours. Pas à dire : il manque.


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