Qui pour détrôner Nick Cave ?

Tour d'horizon des concerts les plus intrigants, palpitants ou renversants restant à savourer du côté de Nuits de Fourvière jusqu'à fin juillet.


Patti Smith

Le meilleur concert est déjà passé, paraît-il ? Il s'agirait de Nick Cave & the Bad Seeds, qui ont fait l'unanimité du côté des festivaliers s'étant déjà rendu au théâtre antique depuis l'ouverture de cette nouvelle édition de Nuits de Fourvière. Il reste cependant des prétendants pour le trône ou au moins monter sur le podium des meilleurs souvenirs 2022. Passons sur M alias Mathieu Chédid (mercredi 22 juin), un poil lassant et déjà vu de nombreuses fois en cet endroit, pour nous attarder sur Patti Smith (jeudi 23 juin), reine du New York de la fin des sixties, devenue barde punk aussi inoxydable qu'un Dylan, publiant au fil des années des albums, pas si nombreux mais toujours aussi pertinents, continuant d'expérimenter (avec le duo de field recording & électronique Soundwalk Collective) tout en donnant de grands messes où guitares tranchantes et poésie rimbaldienne font bon accord. Si nous devions donner une favorite parmi les concerts restant à savourer jusqu'à fin juillet pour détrôner le bel Australien, ce serait bien l'ancienne amie de Robert Mapplethorpe.

Midnight Oil

Il faudra guetter aussi la performance d'autres Australiens : Midnight Oil fait son retour (jeudi 14 juillet) et même sa dernière tournée. Évoluant en seconde division rock, le combo mené par le charismatique Peter Garrett est surtout le groupe d'un album, Diesel en Dust, paru en 1987 et porté par le hit Beds are Burning — au moment-même où un autre groupe australien, INXS, squattait aussi les charts. Midnight Oil se distinguait alors par des paroles résolument anti-militaristes et profondément écologistes qui en font aujourd'hui un groupe parfaitement dans le zeitgeist. Peter Garret fut par la suite membre du conseil international de Greenpeace mais aussi ministre de l'Environnement de 2007 à 2010 puis ministre de l'Éducation. 

Arlo Parks

Elle est en première partie (de Ibeyi, le vendredi 8 juillet) mais on guettera aussi la soul finement calibrée d'Arlo Parks, qui nous a conquis avec son album Collapsed in Sunbeams paru en 2021. La Londonienne n'a que 22 ans, s'est encore peu produit en concert, mais ce qu'elle dégage comme magnétisme et ses textes irrigués de poésie et marqués par le hip-hop attisent l'intérêt.

Archie Shepp

Qui d'autre ? Le grand homme du jazz qu'est Archie Shepp sera là aussi, le samedi 16 juillet, sur la petite scène de l'Odéon, pour traduire live son album enregistré avec Jason Moran : Let My People Go. Il faudra être présent, car de sa génération de maîtres, ils ne sont plus si nombreux. 

Bab L'Bluz

Enfin, autre première partie à guetter, celle de Marcus Miller qui sera assurée par Bab L'Bluz : ne vous laissez pas intimider par ce patronyme qui n'est pas le plus excitant qui soit, plongez-vous plutôt dans leur mixture mêlant rock, blues, chaabi et gnawa — le groupe est né à Marrakech de la rencontre entre Brice Bottin et la chanteuse Yousra Mansour, et l'album qui en découla en 2020, Nayda, est une petite merveille de métissage pas si éloigné de ce qu'ont pu faire à une autre époque Gnawa Diffusion et l'Orchestre National de Barbès. 

Nuits de Fourvière
À Lyon (Rhône) jusqu'au samedi 30 juillet


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