L'Elysée : changer dans la continuité

L'arrivée de Gabriel Laval-Esparel à la tête du théâtre de l'Elysée illustre le coup de jeune qui souffle sur les Scènes découvertes Théâtre en cette rentrée.


Martha Spinoux-Tardivat, qui a pris la suite de Louise Vignaud aux Clochards célestes l'an dernier et propose un nouvel habillage du lieu, coloré et énergique, le Nid de Poule qui a merveilleusement occupé l'amphi des 3 Gaules cet été : il ne manquait qu'un changement à la tête du théâtre de l'Elysée pour que ce vent frais touche les trois scènes découvertes du théâtre (label créé par la Ville de Lyon en 2002). C'est fait.

Cet été, Gabriel Laval-Esparel, entré au théâtre en 2018, dirige ce lieu emblématique de l'émergence à Lyon. Caché dans une cour à deux pas du métro Guillotière, cet ancien cinéma que Jacques Fayard a transformé en théâtre dans les années 90 sera toujours selon Gabriel, qui prône la continuité, un lieu dédié aux jeunes créateurs, notamment en accueillant des sortants de l'ENSATT (cette saison, voir Les Oublieux·ses, Notre jeunesse) et pour – environ - 5 des 25 spectacles de la saison quelques metteurs en scène plus aguerris en qui Gabriel dit avoir entièrement confiance. Ce sera le cas avec Olivier Maurin et Laurent Fréchuret. Pour la première fois aussi, le théâtre de l'Elysée propose une programmation sur toute la saison pour mieux anticiper la communication.

Maison-mère

Associé à Nicolas Ligeon, qui accompagne déjà la structuration des projets d'artistes tels que Benjamin Villemagne, François Hien ou le duo féminin Justine Macadoux Coralie Magniez, Gabriel Laval-Esparel va continuer à faire vivre ce lieu unique de 54 places (et 3200 spectateurs par saison) qui vu naitre à la scène Emmanuel Meirieu ou Gwenaël Morin, avec du théâtre mais aussi des festivals comme Sens interdits, Traces ou les playformances (dialogue entre jeux vidéo et théâtre) imaginées par Nicolas Ligeon. La Ville de Lyon ne s'y est pas trompée, augmentant sa subvention de 15 000€ cette année et assurant plus de la moitié des 123 000€ annuels (la Région baisse et la DRAC stagne). Cette somme permet de densifier l'équipe (2 temps plein, deux intermittents et enfin un salarié à la billetterie et au fameux bar à temps partiel), de proposer des captations vidéo de qualité pour sept spectacles par an. À 33 ans, Gabriel est donc aux manettes de ce lieu où il a joué furtivement enfant dans le spectacle de son beau-père Bruno Boëglin et sa mère !

 

 


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