Une poignée d'histrions rayés s'ingénie à réduire le cinéma d'art et d'essai de patrimoine à des projections tressautantes de films moldaves muets en noir et blanc, sous-titrés en tchèque (ou l'inverse). Ces braves gens ne connaissent toujours pas le Ciné-Collection des salles du GRAC proposant cycles thématiques d'œuvres du répertoire d'un réjouissant éclectisme. Pour septembre, trois comédies pouvant chacune revendiquer d'être devenues des classiques sont au programme. Leur point commun ? Évoquer de manière directe ou connexe l'audiovisuel - la mise en abyme est souvent fructueuse dans le 7e art. Illustration avec Chantons sous la pluie de Stanley Donen & Gene Kelly (1952) éblouissante comédie musicale se déroulant l'époque du passage au parlant : le parangon du genre, à voir d'urgence dans cette copie neuve si on ne l'a jamais applaudi ; à revoir pour faire faire le plein d'irrésistible fantaisie et de virtuosité Technicolor. Question revisionnement, Un jour sans fin d'Harold Ramis se pose là : cette rom-com déguisée en piège temporel, ayant fait de Bill Murray une légende, n'a pas besoin d'être revue pour rejouer ses scènes. Bénéfice (?) collatéral, il vous flanquera I got you babe en tête, alors qu'avec La Cité de la peur d'Alain Berbérian et Les Nuls, ce sera La Carioca. Youpi !