Esprit 70


La nostalgie, camarades… Elle s'empare autant des âmes que des salles en ce mois d'octobre propice aux assauts du passé — le Festival Lumière et son cortège patrimonial ne nous démentirons pas. Celle qui se manifeste pour le cinéma des années 1970 témoigne sans doute d'un sentiment extra-cinématographique tant les œuvres de cette époque étaient imprégnées d'un idéal (quand il ne s'agissait pas d'idéologie), façon queues de comètes des mouvements anarcho-trotsko-soixante-huitards.

La preuve avec ce cycle Ciné-Collection concocté par les salles du GRAC, réunissant de la parole, de la contestation et de l'action — le cocktail (molotov) de cette décennie oscillant entre la plume et le plomb. La Maman et la Putain de Jean Eustache (1973) pour commencer, manifeste-fleuve exalté et exaltant, jugé à l'époque scandaleux pour son insolente liberté et sa mise en pièces des carcans moraux.

Lui succède Les Doigts dans la tête (1974), premier opus solo de Jacques Doillon dans lequel il scrutait déjà les tourments de la jeunesse. Enfin, Solo (1970) de et avec Jean-Pierre Mocky viendra souffler un peu de poudre noire sur les braises politiques dans un polar au cordeau. Choisissez votre camp. 


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