La Ville de Lyon va poursuivre son soutien au GIP Cafés Cultures

Le GIP cafés cultures, fond d'aide à l'emploi artistique direct destiné aux cafés, bars, et restaurants employeurs d'artistes et techniciens, continue d'être soutenu par la Ville de Lyon, qui revotera au début d'année sa subvention allouée au dispositif, actuellement d'un montant de 50 000€.


Dans les bars, cafés et restaurants, immuables tremplins pour les artistes émergents, la rémunération au chapeau ou pire, le temps de l'artiste payé "en visibilité", ont longtemps été imposés sans rougir. Pour y remédier et offrir de meilleures conditions de rémunération a été créé en mars 2015 le Gip Cafés Cultures, doté d'un fonds d'aide abondé par les collectivités territoriales et le Ministère de la Culture.

Garantir un salaire aux artistes

Ce dispositif permet à toute structure de moins de 200 places et n'ayant pas pour activité principale le spectacle souhaitant embaucher des artistes, des techniciennes et techniciens, d'avoir un cadre légal et un soutien financier (remboursement jusqu'à 65% de la masse salariale) pour les rémunérer. À condition de déclarer les salaires par le GUSO (guichet unique du spectacle occasionnel ) et de respecter les conventions collectives. S'il s'agit à l'origine de lutter contre le travail dissimulé dans les cafés-concerts — des structures souvent trop petites pour être administrativement outillées et accueillir des spectacles dans les règles — l'enjeu du GIP va au-delà. « Il permet d'affirmer le rôle du bar en tant que lieu de diffusion artistique, développe l'emploi des artistes, toutes esthétiques confondues et contribue au dynamisme, à l'attractivité des territoires » explique Samia Djitli, directrice du GIP Cafés Cultures, présente au Marché Gare fin septembre pour éclairer les intéressés sur le dispositif.

Parmi les bénéficiaires, Baston (QG des cultures alternatives, féministes et queer dans le 5e), La Fourmilière, (bar du 7e où l'on peut savourer son plat du jour au son du piano ou siroter sa bière sur un DJ set des Sheitan Brothers) ou encore le bistrot Auprès de mon arbre niché dans le premier. À Lyon, ce sont 22 bars qui sont financés, représentant 589 spectacles et 597 salariés aidés : « encore trop peu, selon Samia, mais c'est en train de prendre ! »

Car si le droit du travail est effectivement un enjeu pour les employés comme les employeurs, Samia Djitli précise : « le GIP n'a pas de rôle de contrôle. On est dans la pédagogie, dans l'incitation et l'accompagnement à respecter la législation sur l'emploi. Le but, c'est la garantie d'un niveau de rémunération décent aux artistes afin d'éviter leur précarisation, notamment celles et ceux qui se produisent dans les bars et restaurants. » Artistes, techniciennes et techniciens pourront se produire dans de bonnes conditions, avec un salaire garanti.

La Ville de Lyon en soutien

Une main tendue est ainsi apportée à ces lieux bien souvent hors des radars des financements publics et des politiques culturelles. La Ville de Lyon a intégré le dispositif en mars 2021 (à hauteur de 50 000€, subvention reconduite en 2022). Les structures peuvent faire leurs demandes tant que l'enveloppe est encore garnie. Violaine Doucerain, conseillère musiques et arts visuels à la Ville, précise à l'assemblée : « il reste plus de 20 000€ sur l'enveloppe initiale, tout n'a pas encore été utilisé. La Ville de Lyon a versé au dispositif 50 000€ en 2021 et 50 000€ en 2022. La somme restante chaque année est reportée à la nouvelle enveloppe votée. » L'enveloppe allouée pour l'année 2023 sera votée au Conseil Municipal en début d'année prochaine.

La directrice du GIP rebondit : « c'est pour cela qu'on écume la France. Maintenant que le GIP a fait ses preuves, il faut que les structures et les artistes s'en saisissent. Il n'y a que comme cela qu'on peut fonctionner, en étendant le maillage. L'esprit du Gip Cafés Cultures repose sur un esprit de mutualisation et de coopération. Vous verrez, ça marche ! » Depuis 2015, 7 072 000€ d'aides ont été attribuées, et 92 838 salaires ont été aidés en France.

Dans la région, la Ville de Villeurbanne, le département du Puy-de-Dôme, la Ville et la Métropole de Clermont-Ferrand ont également décidé d'abonder au fond pour leurs territoires. Samia Djitli l'affirme : « on a des vrais liens la Ville de Lyon, avec Nathalie Perrin-Gilbert [NdlR : adjointe à la Culture], qui nous apportent un réel soutien. Ils ne sont pas là par hasard, ils sont complètement engagés. C'est le plus important, et c'est aussi mon boulot : faire en sorte que les collectivités territoriales ne soient pas uniquement consommatrices, comme les bars pourraient l'être. » 

La Région aux abonnés absents

La Région, sollicitée par le GIP, n'a pas donné de réponse. « Ils n'ont pas voulu nous répondre, pourtant, ils ne sont pas loin ! (rires). L'existence de ce dispositif n'a toujours fonctionné que par la preuve. On commence à être un peu grands, on a sept ans, c'est l'âge de raison. Le fait d'avoir un département comme le Puy-de-Dôme peut aider. On est dans de la maïeutique, sur cette question. Elle est vraie pour les patrons de bar, pour les artistes, et pour l'institution publique. Il y a un fort engagement. Notre président Benoit Careil, qui est l'adjoint à la Culture de la Ville de Rennes, est aussi très engagé dans le processus. Le ministère de la Culture est très présent. Le délégué musique Dominique Muller fait énormément avancer les choses. C'est tout ça qui fait qu'à un moment donné, on va y arriver. »

gipcafescultures.fr


Pour obtenir l'aide

Pour bénéficier de ce dispositif, il faut remplir ces conditions : être détenteur d'une licence de débit de boissons ou de restaurant, relever de la convention collective des CHR ; disposer d'une capacité d'accueil de moins de 200 places ; proposer une offre artistique ; être adhérent au Guso.

La demande se fait en ligne, en quelques minutes. Si les critères sont remplis, le Gip Cafés Cultures verse l'aide en quelques jours.


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