À Villeurbanne, le court à l'honneur

Inébranlable monument dans le paysage cinématographique de la Métropole, le très villeurbannais doyen des festivals de court-métrages régionaux — que tout authentique amateur de format bref qui se respecte se doit de connaître — va illuminer la capitale française de la culture 2022. Moteur !


En reprenant les rênes du Zola au printemps dernier, Cyril Désiré en a naturellement repris l'héritage festivalier — comment ne pas faire fructifier plus de quatre décennies au service du court-métrage ? — en imprimant à l'instar de ses prédécesseurs de légères inflexions. Mais commençons par les invariants, les deux sections compétitives, l'une dédiée aux œuvres européennes, l'autre à l'animation.

Un constat s'impose quant à la première : l'engouement pour le documentaire et l'expérimental observé les années précédentes semble remisé, la fiction ayant retrouvé son primat dans les cinq programmes. Exit également les films d'Europe centrale (exception faite d'un Ukrainien), de Scandinavie ou du Royaume-Uni : leur absence est-elle d'ordre économique ou bien qualitative ? On retrouve au menu quelques noms familiers, tels que les chevronnés Olivier Smolders pour Masques ou Jean-Gabriel Périot avec L'Effort des hommes.

Côté hors compét', la Soirée WTF (troisième du nom), sorte de smörgåsbord visuel ; le nécessaire focus sur la production locale avec une prometteuse double séance “Circuit court“ avec la sélection Mèche courte et celle du Bureau des auteurs (en présence desdits auteurs, mardi 22) ; enfin une carte blanche (octroyée au Festival de Saint-Paul-Trois-Châteaux), la séance de rattrapage des “films-qui-ont-failli-être-sélectionnés“ et le traditionnel Ciné-Doudou pour les tout-petits.

Des nouveautés plus ou moins neuves

Il reste de la place pour l'innovation. Outre l'ouverture recarrossée en DJ set ambiancée par Nice Girl Eddie ou la thématique Climax (cette nécessaire concession à la situation environnementale à laquelle souscrivent tous les festivals), le FFC villeurbannais s'ouvre comme Ciné O'Clock aux séries en diffusant le premier épisode de Dix pour cent (2015).

Enfin — et cela n'était pas arrivé aussi formellement depuis que Christian Carion avait programmé en ouverture il y a tout juste dix ans pour sa Carte blanche Bullhead de Mickael R. Roskam —, le long-métrage se glisse au menu lors de la clôture du festival à l'occasion d'une soirée de clôture thématisée “du court au long“. Héloïse Pelloquet revient en effet pour présenter à la fois son court Côté Cœur (vu à Villeurbanne en 2018) et l'avant-première de La Passagère marquant ses débuts dans le long dont la sortie est prévue le 14 décembre prochain. Du changement, donc, mais dans la continuité.

Festival du Film Court de Villeurbanne
Au Zola du vendredi 18 au dimanche 27 novembre


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