Cinq expos (amoureuses) à voir en décembre à Lyon

Notre sélection du mois a pour fil rouge… l'amour et l'érotisme ! Avec pour tête d'affiche un Poussin érotique insoupçonné au Musée des Beaux-Arts, et plusieurs expositions en galeries et fondation.


Poussin et l'amour

Réputé sérieux et cérébral, parangon du classicisme, Nicolas Poussin cachait bien son jeu car nombre de ses toiles ont aussi pour sujets des scènes égrillardes, sensuelles, voire franchement érotiques… Le tout, bien sûr, sous couvert de représentations mythologiques, tirées pour beaucoup des Métamorphoses d'Ovide. Le Musée des Beaux-Arts présente une quarantaine d'œuvres (dessins et toiles) de Poussin, sur le thème de l'amour et de l'érotisme. Avec pour complément, non moins érogène, une exposition dossier sur Picasso et le thème des bacchanales !

Poussin et l'amour + Picasso / Poussin / Bacchanales 
Au Musée des Beaux-Arts jusqu'au 5 mars 2023


Conversations amoureuses

Pour son exposition à la BF15, l'artiste suisse Johana Blanc a tout d'abord enregistré des conversations avec ses amies à propos des relations amoureuses. Échanges retranscrits et "éparpillés" ensuite sur des coussins, des poufs, des rideaux, le tout formant à la BF15 un espace intimiste où le spectateur peut les découvrir, voire les lire lui-même pour leur donner voix. Parallèlement, la BF15 présente trois grandes sculptures de Simone Hollinger, aussi imposantes que fragiles, composées en papier…

Johana Blanc et Simone Holliger, Carta
À la BF15 jusqu'au 21 janvier 2023
Dans le cadre d'une programmation du Centre Culturel Suisse hors les murs


Séductions adolescentes

À vingt-six ans, l'artiste brestoise Johanna Cartier touche à tous les médiums : dessin, sculpture, peinture, installation… S'attelant aux sujets les plus divers (de la vie des routiers aux fans de moto cross), Johanna Cartier a choisi pour son exposition à Lyon le thème de la vie des adolescentes en milieux rural. Puisant dans ses propres souvenirs, à travers des peintures et des sculptures, elle montre des corps oscillant entre hypersexualisation, ennui, soumission au jugement moral, débuts de vie amoureuse… Comme les adolescents, Johanna Blanc est une artiste en devenir à découvrir pour la première fois à Lyon.

Johanna Cartier, Terrains fragiles, Amour Miskine 
À Kommet du 2 décembre au 11 février 2023


Désirs coupables

Artiste-sculpteur des corps et des défis à la gravité influencé notamment par la danse, Daniel Firman débute à l'orée des années 2000 une série de sculptures intitulée Gathering : des corps humains à l'échelle 1 qui supportent un fatras invraisemblable d'objets qui rendent invisible sa tête et jusqu'à la totalité du tronc. Une manière sans doute de figurer notre avidité sans borne pour les objets, notre libido passée dans les circuits de la société de consommation. À Lyon, l'artiste présente de plus petites sculptures Gathering avec l'idée que « l'objet tel qu'on le ressent aujourd'hui est devenu culpabilisant, il est tout simplement gluant, collant, d'un point de vue matériel et psychique. Nous prenons conscience à un plus haut niveau que l'on vit dans un encombrement permanent. » 

Daniel Firman, Un objet n'arrive jamais seul
À la Galerie Ceysson & Bénétière jusqu'au 17 décembre


Le visage plutôt que l'érotisme

En 1993, le peintre Patrice Giorda se lance dans une série de nus et constate : « la beauté du corps m'a toujours moins intrigué que le mystère d'un visage. Je ne suis pas un peintre de l'érotisme. » On pourra découvrir néanmoins des extraits de cette série dans la grande exposition en 150 œuvres que lui consacre la Fondation Renaud. On y verra donc beaucoup de visages et de portraits : de salariés d'une usine, d'enfant, de détenus, et celui de l'artiste dans ses autoportraits.

Patrice Giorda, Portraits et figures
À la Fondation Renaud Fort de Vaise jusqu'au 23 décembre


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