La danse dans tous ses éclats

Quelques figures célèbres (Lucinda Childs, William Forsythe, Akram Kahn, Hofesh Shechter…), et beaucoup de découvertes : la deuxième partie de saison chorégraphique lyonnaise s'annonce comme toujours intense !


Rien de tel que quelques bons coups de ballets pour dégager l'horizon de cette nouvelle année danse 2023. Le Ballet de l'Opéra de Lyon aura deux grands rendez-vous, cette année, avec le « must » de la danse contemporaine : Lucinda Childs (du 2 au 4 février au Toboggan), puis William Forsythe (du 24 au 29 juin à l'Opéra). En plus de la reprise de sa pièce légendaire Dance, la grande figure de la Post-modern dance américaine Lucinda Childs créera, pour la danseuse Noëllie Conjeaud, un solo en ouverture du programme. Quant à Forsythe, le Ballet de l'Opéra interprétera trois de ses pièces : le quatuor anatomique et complexe N.N.N.N. (2002), le profond et mélancolique Quintett (1993) sur la musique de Gavin Bryars, et l'époustouflant de vélocité et de virtuosité One Flat Thing, reproduced (2000).

Dans un genre tonique et virtuose, on notera aussi le retour à la Maison de la danse (du 7 au 11 mars) du chorégraphe star Hofesh Shechter avec deux pièces récentes, Clowns et The Fix, jetant un regard acerbe sur les mécanismes cyniques de notre société. Ballets encore, avec le canadien Ballet BC qui présentera un triple programme à la Maison de la danse (Medhi Walerski/Christal Pite/Sharon Eyal du 17 au 20 janvier) ; le Ballet Biarritz de Thierry Malandain qui s'attèlera à deux œuvres musicales phares et superbes de Stravinski (composées pour les Ballets russes à l'origine) : L'Oiseau de feu et Le Sacre du printemps (du 26 janvier au 3 février) ; et, dans un tout autre registre, le Ballet du Capitole nous plongera, en costumes, dans les folles nuits parisiennes du peintre Toulouse-Lautrec (du 10 au 16 mai).

La danse et le monde actuel

Ce début d'année 2023 sera riche aussi en pièces moins "nombreuses" et plus intimistes… Avec par exemple le dernier solo de l'enfant terrible de la danse contemporaine française, Boris Charmatz, Somnole (à la Maison de la danse le 6 avril), où le chorégraphe-danseur se met en état de somnolence accompagné de ses propres sifflements d'airs connus (de Bach aux Feuilles mortes). Autre solo attendu, celui du belge Alexander Vantournhout (aux Subs les 7 et 8 avril) qui incarnera le dieu Thor pour une expérience très physique et déboutant les clichés liés à la virilité.

Aux Subs toujours, on attend beaucoup de la curieuse création de la stéphanoise Hélène Iratchet (chorégraphe, danseuse et vidéaste), pour trois interprètes, Les Délivrés (du 21 au 24 février). Ce trio, entre danse et théâtre burlesque, s'attèle à l'univers de la logistique et de la livraison à domicile, ou ce qu'on appelle encore couramment l'ubérisation de notre monde. Pièce plus physique, Seismic de Marie Gourdain et Félix Baumann (aux Subs les 15 et 16 mars), propulsera cinq interprètes sur un plateau particulièrement instable, où toute la dramaturgie de la pièce consistera dans les relations d'interdépendances directes des mouvements des danseurs entre eux.

À partir du 20 février à la Maison de la danse, on pourra picorer de très belles et singulières pièces dans le cadre du dernier Festival Sens Dessus Dessous, avec des œuvres récentes de Fanny de Chaillé, du Collectif ES, de Flora Détraz, de Nach et de Jann Galois. Et l'on n'oubliera pas pour finir le retour à Lyon du grand chorégraphe Akram Khan avec sa dernière pièce pour dix danseurs, Jungle Book reimagined (à la Maison de la danse du 25 au 30 mars). L'artiste, dont la gestuelle se nourrit à la fois du kathak indien et de la danse contemporaine, relit Le Livre de la jungle à l'aune de notre monde actuel, sous la menace des grands fléaux écologiques.


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