Drôle d'endroit pour des rencontres : l'aventure continue

Le changement de gestion voulu par la nouvelle municipalité pour le cinéma de Bron n'a, fort heureusement, pas eu d'incidence sur les salariés ni sur l'un des fleurons de sa programmation : le festival Drôle d'endroit pour des rencontres, toujours au rendez-vous du dernier week-end de janvier.


Inscrit dans le marbre des incontournables du cinéma français depuis une petite trentaine d'années, Drôle d'endroit pour des rencontres n'a guère dévié de son concept originel : réunir un florilège de films d'auteur en majorité inédits présentés par ceux qui les ont signés.

Réussissant la gageure d'être exigeante et conviviale, la manifestation accueille avec fidélité de grands noms sans négliger les talents émergents. On le constatera encore cette année dès l'ouverture avec le brillant Pour la France : Rachid Hami a transfiguré un drame intime en une saga ambitieuse portée par l'incontournable Karim Leklou — les deux seront présents. Ce premier film donne la tonalité d'une programmation où la famille et l'enfance se taillent la part du lion.

Ce sera le cas dans Un petit frère, fresque chorale autour du parcours erratique d'une mère célibataire ivoirienne et de ses fils, signée par la régionale de l'étape Léonor Seraille (mais sans elle) ; dans Dalva — portrait douloureux d'une gamine abusée par son père et placée dans un foyer le temps de sa reconstruction — qu'accompagneront la réalisatrice Emmanuelle Nicot et l'interprète du rôle-titre Zelda Samson ; dans Toi non plus tu n'as rien vu, film judiciaire sur l'énigme du déni de grossesse que sa réalisatrice Béatrice Pollet escortera, ou dans Arrête avec tes mensonges, le film de clôture adapté de Philippe Besson qui bénéficiera des auspices du réalisateur Olivier Peyon ainsi que de ses deux jeunes interprètes, Jérémy Gillet et Julien de Saint Jean.

À l'écran et à la ville

La vie urbaine, qu'on l'aime ou quon 'ait besoin de la fuir, sera également présente à travers plusieurs formes cinématographiques. Doublement à Marseille avec Tant que le soleil frappe où Philippe Petit suit les déconvenues d'un paysagiste idéaliste et dans le documentaire C'est une belle carte postale où Fatima Sissani revient sur l'histoire du Plan d'Aou, une cité des quartiers nord — tous deux seront présents.

Plus à l'ouest, la documentariste Fanny Molins se focalisera sur la vie, les vies, gravitant autour de l'Atlantic Bar. Thomas Salvador de son côté gagnera les hauteurs pour La Montagne, un conte entre philosophie introspective et fantastique qu'il dirige et interprète. Enfin, une ultime séance permettra de retrouver la ville à hauteur de félin : le vivement recommandé Maurice le chat fabuleux, film d'animation de Toby Genkel & Florian Westermann à l'occasion d'une projection accessible aux personnes en situation de handicap.

Drôle d'endroit pour des rencontres
Au cinéma Les Alizés (Bron) du 27 au 29 janvier


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