Ellen Allien de retour à Nuits sonores

Ellen Allien, DJ emblématique de la scène berlinoise de la première décennie des années 2000, fait son retour à Nuits sonores ; la patronne de Bpitch Control était déjà là lors de la première édition, il y a vingt ans.


Au début des années 2000, la patronne, c'était elle. Pas étonnant qu'Ellen Allien ait ainsi électrisé de l'un de ses sets brûlants et exigeants la première édition de Nuits sonores : on était alors en 2003. Elle est de retour : la boss du label BPitch Control revient au festival pour l'édition des vingt ans et c'est une excellente nouvelle, car l'on parle là d'une grande figure de la scène des musiques électroniques, moins visible ces dernières années, qui mérite certainement de revenir en pleine lumière.

Dès 1995, à peine quatre ans après ses débuts derrière les platines, la Berlinoise devient résidente du mythique club Tresor. Au même moment, elle fait ses débuts dans la composition en publiant l'EP Just Let The Groove Go. Le premier d'une longue série, qui l'amènera à créer son propre label, BPitch Control. Là elle signe, outre ses propres disques, une ribambelle d'artistes aussi influents que talentueux : longtemps, Kiki, Feadz et Sasha Funke en ont été les figures de proue, mais le label a aussi hébergé Moderat (également présent à Nuits sonores cette année), Paul Kalkbrenner, Apparat, Chloé ou Ben Klock. Ellen Allien ajoutant ainsi à ses multiples talents — elle est aussi styliste et a lancé une marque de vêtements — celui d'une directrice artistique hors-pairs. Comme dans ses sets, techno martiale ou minimale, intelligent dance music et electro pur et dur cohabitent à merveille. Avec le temps, le label acceptera d'autres influences, regardant également du côté des scènes plus trance ou encore microhouse. 

Ellen Allien, on lui doit quelques albums majeurs ; enfin, surtout les deux premiers : Stadtkind paru en 2001 ou celui marquant son apogée, Berlinette en 2003 — l'année de sa venue à Nuits sonores, composé en partie avec Apparat. Suivront Thrills en 2005, Orchestra of Bubbles en 2006, jusqu'à AurAA en 2020. Qui la verront s'ouvrir à de multiples autres influences allant de la pop voire au dub, mais aucun de ses disques ultérieurs ne retrouvera la magie et l'impact des deux premiers. Sans aucun doute, c'est ce qui l'a fait reculer dans la hiérarchie des artistes influentes ces dernières années.

Il n'en reste pas moins qu'aux platines, sa maîtrise du dancefloor fait merveille et que l'on n'a aucun doute : le samedi 20 mai (Day 4), il faudra être à La Sucrière, salle 1930, pour savourer sa magnétique présence. Avec un brin de nostalgie et un sacré coup de vieux pour ceux qui dansaient déjà sur son set de 2003, au Transbordeur, clôturant la toute première soirée, un mercredi soir de mai, de l'histoire de ce festival qui n'aura de cesse par la suite de faire vibrer la ville ; et où elle-même reviendra, par exemple en 2007. 

La programmation complète de cette édition anniversaire de Nuits sonores sera dévoilée ce mercredi 25 janvier à 10h.


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