Première édition à se dérouler sous le règne du nouveau souverain britannique Charles III, Ciné O'Clock renoue avec ses programmations généreuses d'avant Covid. Et s'offre un courant d'Eire…
Après avoir caboté d'incertitudes brexitiennes en errances sur le calendrier sanitaire, le festival du cinéma britannique et irlandais du Zola retrouve enfin sa programmation foisonnante ainsi que son positionnement quasi vernal. Pied-de-nez taquin à la perfide Albion, il célèbre ce retour avec un focus sur la production irlandaise dominée par The Banshees Of Inisherin de Martin McDonagh — étrangement sorti en quasi-catimini en France mais en course dans un mois aux Oscars —, complétée par la reprise de L'Irlandais (2011, avec également Brendan Gleeson) ; le doc inédit en salles Les Petits Disciples de Platon (2021), une séance de Samhain de Kate Dolan et l'avant-première de The Quiet Girl de Colm Bairéad en guise de film d'ouverture — celui-ci s'offrira même une séance délocalisée au Ciné-Duchère.
Bien d'autres avant-premières de prestige scanderont cette petite semaine : comptez ainsi sur Blue Jean de Georgia Oakley, The Lost King de Stephen Frears (avec Sally Hawkins et Steve Coogan), Eternal Daughter de Joanna Hogg (avec naturellement Tilda Swinton) ou en clôture le très attendu Empire Of Light de Sam Mendes s'inscrivant comme The Fabelmans dans cette série de films rendant un hommage appuyé à l'atmosphère magique de la salle de cinéma.
Outre ces séances événementielles une bonne dizaine de projections balayeront le panorama contemporain outre-Manche. Dont, là encore, les inédits Dans la mélée de Matt Carter, The Almond and The Seahorse de Celyn Jones & Tom Stern ou The Sparrow de Michael Kinirons. On signalera également une curiosité, The Gallery de Paul Rashid, un film expérimental et interactif offrant en permanence au public de choisir les évolutions du récit (comme Smoking/No Smoking, mais en plus participatif) ; la possibilité de savourer cette merveilleuse adaptation animée de Terry Pratchett qu'est Maurice le chat fabuleux ou encore de faire résonner le patrimoine avec Vivre d'Oliver Hermanus — transposition londonienne de Kurosawa par Ishiguro — comme la reprise du toujours terrifiant Le Voyeur de Michael Powell (1960) qui pourrait illustrer avec une ironie macabre une certaine forme de cinéphilie.
En sus de ces projections, le festival intègre au moins autant d'animations en lever ou baisser de rideau : le traditionnel quiz est doublement de retour, la brocante également. Trèfle sur le gâteau, l'association franco-irlandaise s'investira pour plusieurs rencontres et débats : si vous désirez vous initier aux légendes celtes, voire découvrir des rudiments de gaélique, prenez langue avec eux. Ná bíodh eagla ort !
Ciné O'Clock
Au Zola (Villeurbanne) du mercredi 22 au dimanche 26 février