Pas le temps se souffler en mars tant les programmations de théâtre battent leur plein. Voici quelques pièces à cocher sur vos agendas.
L'autrice Anne Berest (qui a notamment signé avec sa sœur Claire, un magnifique roman Gabriële sur leur arrière-grand-mère au nom de Buffet-Picabia) détricote là la mère de famille-forcément-épanouie. Le monologue est en scène par l'actrice qui le joue, Lise Chevalier, vue sous la direction de Laurent Brethome précédemment.
Au Théâtre des Clochards Célestes du 1er au 6 mars
Le metteur en scène Hubert Colas s'appuie sur le texte de Rainald Goetz pour proposer une forme de clubbing-théâtre à la recherche d'un animal rare : un créateur d'art contemporain, en l'occurrence le très hype et bankable Jeff Koons. La bonne surprise serait que ce spectacle créé ici-même soit aussi noir et drôle que le Square de Ruben Östlund.
Aux Subs du 2 au 4 mars
Ecrit et mis en scène par Margot Thery, assistante de Pradinas ou Louise Vignaud, ce travail sur un centre de rééducation dans les années 1950 est d'une grande rigueur et à la fois d'une vraie liberté sur la révolte de trois jeunes femmes à la préhistoire de #MeToo. Elles cassent les carcans, abolissent des murs et c'est heureux ! La partie documentaire pour situer le propos – les premiers neuroleptiques, le transistor, le pliage du linge... – n'empêche pas de construire une fiction très réussie.
Au Théâtre Jean-Marais (Saint-Fons) le vendredi 3 mars à 20h30
C'est une des pépites du mois : un excellent auteur contemporain vivant étranger (le barcelonais Pau Miró), une metteuse en scène marionnettiste au sommet de son art (Émilie Flacher) et une fresque sociale féroce et tendre dans une blanchisserie (!) d'un quartier prolo, celle que tient uen famille qui se désagrège ? Comment faire avec les manques ? Sous de superbes masques de buffles, ce sont les fragilités et les forces insoupçonnées d'adolescents qui surgissent en 1h15.
Au TNP du 7 au 11 mars
Pendant dix ans, Renaud Herbin a dirigé le CDN de Strasbourg et déployer son travail de marionnettiste (les musées Gadagne lui consacrent une journée d'étude le 30 mars). Au TNG, il vient présenter trois spectacles. Celui-ci est à fils et conçu d'après Le Dépeupleur de Beckett. Un autre, Quelque chose s'attendrit, est donné les mêmes jours, sur le même format de trente minutes. Les marionnettes sont ici minuscules, pas plus grandes qu'une main, toujours à fils.
Au TNG du 10 au 12 mars
C'est toujours un évènement quand elle vient ici et Emma Dante vient souvent ! Après Misericordia la saison dernière au TNP, voici ce diptyque aux Célestins. La Scortecata (à 18h30) suivi de Pupo di zucchero à 21h. Où la Sicilienne adapte deux contes napolitains : celle d'un roi libidineux bernés par deux vieilles femmes puis celui d'un vieil homme qui honore ses morts avec des poupées de sucre. Au plateau, quelques éléments de décor et, très probablement (nous ne l'avons pas vu encore), comme habituellement avec elle, des comédiens à fleur de peau, lunaires et concrets à la fois.
Aux Célestins du 21 au 25 mars
Pour qui aime comme nous (à la folie) Leos Carax, voici que son comédien fétiche, Denis Lavant, est sur scène avec le musicien Nikolaus Holz. Ensemble, ils additionnent et font se percuter leurs vies cabossées. Le spectacle écrit par Eugène Durif et mis en scène par Karelle Prugnaud est parfois emporté par des acteurs puissants qui débordent du cadre mais il est aussi touchant et extrêmement singulier.
Au Théâtre de Vénissieux le vendredi 31 mars à 20h