Hervé Bréhier désosse et cogne


En voilà un drôle d'artiste, Hervé Bréhier (né en 1968 à Lyon), qui a récupéré une vieille cuve de stockage pour, ensuite, la démanteler, voire "l'effeuiller"… À la BF15, son squelette trône, entouré, accrochées sur les murs de la galerie, de ses parties les plus plates, avec leurs marques de rouille et de patine du temps. Abstractions du hasard.

En face, de l'autre côté de la salle, l'artiste présente plusieurs dessins avec une esthétique proche de celle de la cuve. Dessins avec des traces de couleurs et des lignes tracées de manière quasi mécanique. « J'évite les images, les sujets. J'aime les œuvres mystérieuses, aux grammaires simples, directes. Des pièces qui frappent sans précaution, sans détour, sans médiation ; pas d'effets, pas de trucs » précise Hervé Bréhier dans la feuille de présentation de l'exposition.

Ses œuvres ont en effet un caractère à la fois brut et énigmatique. Il s'en dégage un certain charme, entre ruines industrielles et dispositif incongru. On le vérifiera encore, dans une seconde salle, avec des bonbonnes de gaz suspendues que le visiteur peut cogner avec un marteau ou une longue pointe (suspendus aussi), pour en tirer quelques sonorités absurdes… ou pas.

Hervé Bréhier, Point d'affleurement
À la BF15 jusqu'au samedi 25 mars 


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