Lyon : 7 spectacles de théâtre à voir en avril 2023

Malgré les vacances scolaires qui voient les théâtres se fermer durant quinze jours, de nombreux spectacles alléchants sont au programme. Voici ce que nous avons repéré. 


Antoine & Cléopâtre

L'éternel retour de Tiago Rodrigues à Lyon. Alors que le 5 avril, il dévoile sa première programmation du festival d'Avignon (et le retour de la carrière de Boulbon !), voici que le Théâtre de la Croix-Rousse propose un spectacle de 2015 dans lequel il s'inspire de Shakespeare, de la musique du film de Mankiewicz. À nouveau, après son splendide Chœur des amants, il remet un homme et une femme au cœur de son propos. Et on sait qu'il est maitre dans la manière de les faire dialoguer, en mots et en gestes.

Au Théâtre de la Croix-Rousse du 4 au 7 avril


Tünde

Un spectacle qui nous intrigue, de et avec Tünde Deak, artiste associée au CDN de Valence. Avec son prénom rare et donc souvent écorché, elle s'invente autant de personnages que les autres attribuent de prononciations à "Tünde". Et revient sur ses origines hongroises. Programmé par le théâtre du Point du Jour à la MJC Saint-Just. 

À la MJC Saint-Just du 5 au 7 avril


La Langue de mon père

Arrivée en France depuis la Turquie il y a trois ans seulement, Sultan Ulutaș Alopé explore seule en scène son propre texte qui raconte le rapport aux langues, au français mais surtout au kurde de son père puisque lui-même l'oublie — c'était interdit dans son pays d'origine. Où il est aussi question de racisme et de frontières invisibles. Création.

Au Théâtre des Clochards Célestes du 5 au 9 avril 


Le Petit Chaperon rouge

On s'en souvient comme si c'était hier et c'était il y a tout pile 18 ans ! Ce premier des trois contes adaptés à la scène par Joël Pommerat passait au TNG ! La distribution (à une actrice près) est la même. Dans cette ré-écriture, le metteur en scène, qui n'avait pas encore triomphé avec Ma chambre froide ou Ça ira, donnait la place centrale à la petite fille, délaissée par sa mère célibataire working-girl. Les lumières d'Éric Soyer traçaient déjà le décor inexistant. Et tout prenait sens. Virtuose de simplicité. Toujours complet mais il y a des listes d'attente.

Au TNP du 25 au 28 avril


Sócrates

Voici la nouvelle création de l'auteur et metteur en scène Frédéric Sonntag auquel est consacré le mois d'avril au TNG. Après Atomic alert et Nous étions jeunes alors en début de mois, voici ce travail qui nous intrigue hautement sur le footballeur brésilien pour qui le beau jeu valait plus que des victoires. Il s'est aussi appuyé sur son sport pour promouvoir la démocratie et combattre la dictature sous laquelle il a grandi dans les années 1970. De quoi le faire dialoguer avec le philosophe Socrate dans ce spectacle tout neuf.

Au TNG-Ateliers du 25 au 28 avril


Faust marathon

Étape lyonnaise d'un projet passé par Berlin, Istanbul, Marrakech… C'est en plusieurs épisodes et avec un marathon de vingt heures (du vendredi à 19h30 au samedi 15h). L'idée du Parisien Das Kollektiv Mahu fondé en 2008 par le metteur en scène Mathieu Huot, est de s'interroger « sur le désir, la porosité des rôles, et le rôle et la place des spectateurs et spectatrices ». Il développe un travail entre la France et l'Allemagne et se penche ici sur l'écriture de Goethe.

Au Théâtre de l'Élysée du 18 au 21 avril


Vincent Dedienne

Créé en 2021, Un soir de gala, le deuxième one-man de Vincent Dedienne est à nouveau une réussite. Il creuse la nostalgie, le suranné sans jamais être ringard, il fait rire sans être moqueur, il est classique sans être de droite. Dedienne peut tout faire car il est avant tout un grand acteur. Fini le tour du nombril (c'est lui qui le dit) qu'il avait fait avec S'il se passe quelque chose, il devient Léonie gamine HPI, le comédien narcissique Amaury, et bien sûr il chante. Et tout fonctionne.

À la Bourse du Travail les 19 et 20 avril


<< article précédent
Alexia Fabre, commissaire de la prochaine Biennale d'Art Contemporain