Pour John Cazale


À chaque génération, son icône au destin prématurément fauché. Hélas pour lui, John Cazale (1935-1978) aura été celle de ce Nouvel Hollywood qu'il incarne par ailleurs parfaitement. Car si, à l'instar de son aîné James Dean, Cazale disparaît en laissant une filmographie réduite mais saturée de chefs-d'œuvres, il est loin de correspondre aux critères de jeunes premiers romantiques prévalant dans les années 1950. Crâne bombé, physique inquiet, il convient à merveille pour des emplois de types ordinaires, souffreteux ou veules — à mille lieues des stéréotypes jusqu'alors vendus par l'Usine à rêve.

En cinq apparitions à l'écran (dont deux fois dans les frusques du faible Fredo Corleone), il figurera au générique de trois films récipiendaires de l'Oscar, d'une Palme d'Or et d'un classique. Profitant de sa Journée du Parrain (le 22 avril), l'Institut Lumière projette l'ensemble de sa trop courte œuvre en ajoutant Conversation secrète (1974) de Coppola, impromptu jazzy autour la paranoïa étasunienne ; Un après-midi de chien (1975), renversant comme souvent chez Lumet les préconçus entre “gentils“ et “méchants“  ; et Voyage au bout de l'enfer (1978) de Cimino film-somme et posthume, marquant avec la mort de Cazale celle du Nouvel Hollywood chevelu et hippie des 1970's.

Rétrospective John Cazale
À l'Institut Lumière


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