Lyon : six concerts pour le joli mois de mai 2023

Après deux mois riches en concerts, le mois de mai se fait généralement plus léger face à la concurrence de Nuits sonores. Il reste néanmoins quelques shows d'artistes prometteurs ou de grosses pointures de leurs catégories. Sélection. 


Eliott Jane

La jeune lyonnaise Eliott Jane avait agréablement surpris en publiant en 2021, son premier EP, Liberté Chérie. Un exercice pop à la fois grave et dansant, explosant de bulles synthétiques, matière bien plus légère que le style dans lequel la jeune femme officiait dans une autre vie. À ses tubes souvent imparables, Eliott Jane a ajouté quelques titres qui font le compte d'un album à venir très bientôt. C'est en concert prémonitoire qu'elle vient présenter ce futur LP sur la scène du Sirius. Un apéritif bienvenu.

Au Sirius le 12 mai


Chilly Gonzales

Ce n'est pas la première fois que Chilly Gonzales viendra illuminer Nuits sonores de son jeu virtuose au piano et de son charme désinvolte. Le pianiste solo en pantoufle et peignoir revient après 2019 pour fêter l'édition anniversaire des 20 ans du festival en Concert (très) spécial. Et c'est dans l'antre classico-moderne de l'Auditorium que ça se passe. Autant dire que ça s'annonce très classe. 

À l'Auditorium le 21 mai


Ghost

Bienvenue pour la "Phantomime". Derrière ce mot valise il faut entendre le terme désignant opportunément le cirque spectral du groupe de Linköping (Suède). Puisqu'il existe quasiment autant de désignation de la metal music qu'il y a de groupes pour l'incarner, alors disons que Ghost officie en une sorte de metal liturgico-sataniste. Avec tout le folklore qui va avec, le chanteur du groupe incarnant une succession de Papa Emeritus tous plus avenants les uns que les autres. À voir autant pour le spectacle dans le spectacle que pour la musique, étrangement inoffensive d'un point de vue sonique et quelque peu post-moderne dans l'intention. À l'image de leur dernier single : une reprise du très FM Jesus he knows me de Genesis. Attention à la crise de Foi.

À la Halle Tony Garnier le 22 mai


Grand Blanc

Les fans hardcore de Grand Blanc ont dû avaler de travers à l'écoute de Halo, le dernier disque du groupe messin. Après deux albums très remarqué d'une espèce de post-punk d'apocalypse industriel, Grand Blanc a pris ce genre de virage qui peut vous envoyer dans le décor quand votre carrière a pris beaucoup de vitesse au départ. Résolument acoustique, produit de manière minimaliste, Halo évoque un mélange de folk éthéré et quelque chose comme le versant post-rock tendant vers l'abstraction (la disparition ?) d'un groupe comme Talk Talk. Certains y verront un suicide artistique, un éventrement en règle de la Poule aux œufs d'or, sauf que le résultat est pour le coup magnifique. Et que le groupe avait donné des indices de cette métamorphose lors d'un concert en compagnie de l'Orchestre National de Metz. Ce groupe est décidément à suivre.

À l'Épicerie Moderne le 25 mai


Depeche Mode

Il était attendu l'album de Depeche Mode. Attendu car album de l'après. De l'après Andy Fletcher, troisième membre de cet ancien quatuor (Alan Wilder a démissionné il y a des lustres) devenu inséparable trio, décédé l'an dernier. Fletch, élément stabilisateur et nounou de Gore et Gahan. Le monde était curieux de voir comment les deux allaient se comporter sans leur pilier – au rôle certes plus que limité en termes de songwriting mais indispensable en studio. L'affaire est entendue et Memento Mori, album devenu hommage posthume, se présente comme un très bon album de Depeche Mode, porté par un single fort et symbolique, Ghosts Again. Les fans attendent surtout d'être hantés en live.

Au Parc OL le 31 mai


Swans

Il y a dix ans tout pile, Swans visitait Lyon pour la deuxième fois en trois ans pour confirmer son sidérant virage post-rock avec le sublime et terrible The Seer. Virage confirmé sur les deux albums suivants To Be Kind et leaving meaning., mais quand on dit post-rock, il faut y voir une sorte de matière incantatoire. Beaucoup moins sur le single Paradise is mine, annonçant l'album The Beggar pour le 23 juin. À découvrir sur scène en avant-première. Reste à savoir si l'expérience sera représentative de l'album à venir, tant les concerts du groupe de Michael Gira virent rapidement au déluge sonore d'ampleur biblique.

Au Transbordeur le 31 mai


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