Le 11 idéal des concerts de juin

Après un mois de mai plutôt calme dans l'ombre de Nuits Sonores, les affaires reprennent en matière de musiques de jeunes que les jeunes n'écoutent pas. Sélection en mode à boire et à manger et plus si affinités.


Forest Pooky

À force de travail et de mettre les mains dans le cambouis, Forest Pooky est devenue une petite légende indé à Lyon, en France mais aussi dans un certain Monde. Le voilà de retour avec un deuxième album dix ans après le premier, un truc très pop qu'introduira Sons of Buddha, l'un des nombreux groupes issus de sa productive fratrie (qui a donné naissance aux Uncommonmenfrommars). Le disque est excellent, le concert le sera aussi.

Vendredi 2 Juin au Marché Gare


Slam Dunk France

Bon alors, que les fans de basket se calment, Slam Dunk France n'est pas un concours de dunk dispensé par des géants américains à la détente de Marsupilami (pour ça il y a les Harlem Globetrotters). Ici on est là pour le rock, avec notamment en vedette les skate-punk des 90's The Offspring (ah, ces tubes sublimement crétins) et les nettement plus jeunes Simple Plan (formés en 1999). Si tu aimes la planche à roulette et que t'as mal aux genoux, c'est pour toi.

Vendredi 2 juin à la Halle Tony Garnier


Festival Transfer


Le festival Transfer brille toujours par la qualité de son roster ratissant assez large sur le front des musiques indés, qu'il s'agisse de groupes confirmés ou d'espoirs rugissants. L'édition 2023 est bien sûr marquée par la présence d'un groupe culte de l'indie belge (c'est pointu) qui a sans doute lancé la scène d'outre-Quiévrain sur le devant de la scène justement (ont suivi des groupes comme Balthazar, Girls in Hawaii, Zita Swoon ou Sharko...), à savoir dEUS. Auteur de, notamment, deux albums restés dans les mémoires, In a bar under the sea et The Ideal Crash, et d'un tube indie inoubliable (Instant Street), le groupe de Tom Barman a connu quelques hiatus avant de se reformer pour tourner et de publier un nouvel album cette année. DEUS sera la vedette américaine belge de Transfer qui verra aussi se produire Koudlam, Vulves Assassines ou Vipères sucrées salées.

Samedi 3 juin au Transbordeur


Off !

Attention, ce n'est pas le jour pour un jour off justement. Ou alors un jour off mais avec Off qui vient se présenter à Warm Audio avec son punk hardcore. Si on aime ce genre de sérénade, c'est proprement immanquable car figurez-vous qu'à la tête de ce groupe on trouve Keith Morris, ci-devant frontman de Circle Jerks et surtout Black Flag. Ben ouais.

Lundi 5 juin à Warmaudio


A Place To Bury Strangers

Pour cerner un peu l'animal, se rappeler qu'A Place to Bury Strangers (qui eut pu s'appeler Fosse Commune) s'est jadis autoproclamé « the loudest band in New York City », ce qui pose ses décibels. Autrement dit, ici, on donne dans le shoegaze et le psychédélisme bien noise. Le groupe revient quatre ans après Pinned, avec See through you. Et il paraît qu'avec un tel son dans les oreilles, on peut voir à travers n'importe quoi.

Mardi 6 juin au Marché Gare


Blowers + Modesto

Attention, la désinvolture va attaquer en piqué du côté du Trokson. Avec notamment le garage punk lo-fi trash (envoyez les qualificatifs) décrit comme « une blitzkrieg bestial d'hostilité proto-garage-noise capable de secouer le corps mieux que le sexe ou une chaise électrique ». En ouverture l'indie-rock pour slackers dégingandés de Modesto. Modesto, c'est la banlieue de San Francisco/Oakland mais eux sont Lyonnais.

Mercredi 7 juin au Trokson


Chick Corea

Parmi les croisements possibles et/ou effectifs entre jazz et musique classique, le septet de Chick Corea reste dans les mémoires. Comme une sorte de pont jeté entre le piano jazz et la musique de chambre, l'oeuvre regarde aussi du côté de Stravinksi et Ravel. Disparu il y a deux ans, le musicien voit cette œuvre culte reprise avec déférence par les musiciens de l'Opéra de Lyon. Une riche idée, une de plus, de l'Opéra Underground.

Du 9 au 11 juin à l'Opéra Underground


Vinicio Capossela

Si vous avez oublié votre pancho ou perdu vos clés du côté du théâtre antique de Fourvière juste après le lancer de coussin, vous pouvez toujours demander les clés à Vincio Capossela pour venir les récupérer pendant les heures creuses. Le musicien italien y est en effet chez lui puisque rare sont les éditions où l'on n'a pas droit à l'un de ses tours de chant à la mode transalpine. Lors de cette édition all-star des Nuits, sorte de best-of Delormien, le ménestrel au chapeau interprétera ses standards personnels.

Samedi 10 juin au Théâtre antique de Fourvière


Muse

Quatre ans que les fans de Muse – tous les fans de Muse sont hardcore – attendaient un nouvel album de leur trio préféré. Histoire de marquer l'histoire, il s'agit du premier album de l'industrie musicale à sortir au format NFT. Le groupe a également voulu y explorer tous les genres abordés depuis 20 ans au sein de Muse. Enfin, et c'est la vraie bonne nouvelle de l'affaire, mais uniquement pour les mauvaises langues : il s'agit du disque le plus court de Muse. Leurs concerts, eux, sont en revanche très longs.

Jeudi 15 juin au Groupama Stadium


Emmanuelle Parrenin et Arandel

Quelle belle ouverture pour le festival de musique pas comme les autres Superspectives. À vrai dire, on n'aurait pu rêver mieux pour cet événement célébrant les musiques contemporaines. En vedette la folkeuse Emmanuelle Parrenin dont nous vous parlions en janvier à l'occasion de sa venue au Festival Plug & Play. Collecteuse de chansons traditionnelles, pionnière parmi quelques autres du folk à a française au tournant des années 60-70, autrice d'une poignée de disques mythiques dans ce milieu « La Maumariée » vient présenter son dernier album accompagnée d'un de ses immenses fans, le Lyonnais Arandel, connaisseur devant l'éternel de ce folk-là et qui l'invite régulièrement à venir sublimer ses propres albums et ou concerts.

Vendredi 16 juin à la Maison de Lorette


Michel Polnareff

Cet été, considérant qu'on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même Polnareff chante Polnareff. C'était le titre de son dernier disque où l'un des (trop ?) nombreux Michel de la chanson française reprenait ses plus grands titres seul au piano. Un disque qu'il vient bien évidemment présenter sur scène dans un récital annoncé comme particulièrement émouvant (en plus c'est pile la période des déclarations d'impôt, nul doute qu'il versera lui-même sa petite larme). Un bonheur n'arrivant jamais seul dans le monde enchanté de la variété française, fortement inspiré par l'initiative – et sans doute un peu jaloux – Michel Sardou serait pressenti l'an prochain pour reprendre ses plus grands classiques progressistes (Femmes des années 80, Je suis pour, Musulmanes, Le Temps béni des colonies, Si les Ricains n'étaient pas là...) à la flûte à bec.

Mercredi 28 juin au Théâtre antique de Fourvière

 

 


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