Cinq expos à voir en octobre

Fête de l'art contemporain ce mois-ci avec les nouvelles expositions du MAC Lyon et, très vite en octobre, la nouvelle expo monographique de l'IAC consacrée à Tarek Atoui. Sans oublier quelques pépites à découvrir (gratuitement) en galeries et centres d'art…


Aya Takano et Rebecca Ackroyd

Ouvrez grands vos yeux bleutés, effilez long votre corps et venez planer parmi l'univers manga et sans limites (ni entre espèces, ni entre genres, ni entre espaces fictionnels) de l'artiste japonaise Aya Takano, pour sa première rétrospective en France. Nous, ce n'est guère notre tasse de saké, et on lui préfèrera la beaucoup plus lugubre britannique Rebecca Ackroyd qui présente au MAC une sorte de squelette sanguinolent d'avion après un crash, entouré de dessins d'yeux pervers-voyeurs… Ou bien certaines œuvres des collections du MAC réunies sous la thématique du corps, de ses métamorphoses et de ses stigmates sociaux.

Aya Takano + Rebecca Ackroyd + « Incarnations, le corps dans la collection »,

Au Musée d'art contemporain, jusqu'au 7 janvier


Inde(s)

Pour sa nouvelle exposition collective « Inde(s) au pluriel », la galerie photo Le Réverbère a choisi de présenter six de ses photographes (avec des inédits pour William Klein, Bernard Plossu, Marc Riboud et Denis Roche) et deux invités : Françoise Nuñez (représentée par Camera Obscura) et Raghu Rai (photographe indien représenté par Magnum). Chacun donne sa perception singulière de ce pays qui a fasciné toute une génération. Si nous sommes un peu déçus par les images de Bernard Plossu et de William Klein, nous avons pris beaucoup de plaisir à découvrir les ensembles signés Françoise Nunez, Denis Roche et Serge Clément.

Inde(s) au pluriel

À la galerie Le Réverbère, jusqu'au 30 décembre


Johann Rivat, onirique

Découvert en 2015 lors d'une Biennale à l'Institut d'Art Contemporain, Johann Rivat nous avait alors impressionné par l'énergie de ses peintures montrant des scènes de révoltes urbaines… Il revient à Lyon pour une exposition personnelle à la galerie Regard Sud avec un travail un peu différent : l'artiste peint toujours sur de grandes toiles non encadrées, mais ses motifs s'avèrent être plus oniriques, fantasmagoriques ou poétiques… Avec pour point de départ essentiel, la couleur ! « Johann Rivat entremêle les références, mêle réalité et fiction, brouille les pistes historiques et géographiques, s'amuse à nous perdre dans nos propres souvenirs. Le temps devient cyclique, les lieux identiques, les mêmes événements se répètent, sempiternellement. Où sommes-nous ? Quand sommes-nous ? Cet instant, ne l'avons-nous pas déjà vécu ? » écrit la critique d'art Morgane Ogé.

Johann Rivat, Blowing in the wind

À la galerie Regard Sud, jusqu'au 18 novembre


Anne-Charlotte Finel

Née en 1986, diplômée des Beaux-Arts de Paris, Anne-Charlotte Pinel est une artiste vidéo qui travaille dans les interstices du temps quotidien : la nuit, à l'aube, au crépuscule… Temps incertains comme sont incertains ses lieux de tournage, entre ville et campagne, ses qualités d'images, entre réalisme et abstraction, entre couleur et noir et blanc... Ses images sont lentes, oniriques, mystérieuses et l'on est heureux de pouvoir découvrir quelques-unes de ses œuvres vidéo récentes au Centre d'Art Plastiques de Saint-Fons, pour le premier volet d'une exposition monographique dont le second aura lieu à Rennes ensuite. 

Anne-Charlotte Pinel, Respiro

Au Centre d'art plastiques de Saint-Fons, jusqu'au 10 novembre


Tarek Atoui

Né à Beyrouth en 1980, vivant en France, Tarek Atoui a suivi une formation au Conservatoire de Reims et a sorti un album solo en 2015, Mort aux vaches (aux sons pour le moins expérimentaux !). Il se rapproche ensuite du monde de la performance et des arts sonores. Compositeur électro-acoustique, il conçoit des instruments à la fois artisanaux (céramique, métal, bois) et électroniques. Fort de ses nombreux voyages à travers le monde, il appréhende une nouvelle manière de faire de la musique, moins institutionnelle, plus libérée. Son travail oscille entre performances, concerts, conférences et ateliers. Attaché au travail collaboratif, il intègre souvent d'autres personnes dans ses performances. L'Institut d'art contemporain lui consacre une importante exposition monographique qui se déclinera en trois axes : exposition, espaces de pédagogie, temps performatifs. Un tout que l'artiste conçoit comme un organisme vivant, entre art et musique.

Tarek Atoui

À l'Institut d'Art Contemporain (Villeurbanne), du 13 octobre au 28 janvier 2024


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