Festival Lumière : mise à feu

Samedi 14 octobre débutera la 15e édition du festival Lumière dont l'invité phare sera Wim Wenders, auquel sera remis le prix suprême une semaine plus tard. Outre sa présence quatre jours durant, de savoureux rendez-vous vont régaler les pupilles des cinéphiles. Florilège.


À l'heure où ce numéro passait sous presse, le titre du film choisi pour accompagner la soirée d'ouverture  du festival Lumière n'avait pas encore été dévoilé au grand public. Mais ce dernier ne se formalise pas pour autant : l'événement fait toujours Halle comble, avec son cortège d'acteurs et cinéastes blottis sur scène pour déclamer dans un unisson approximatif l'ouverture de la manifestation. Il y a par ailleurs d'autres raisons de se ruer dans les salles dès les premiers jours du festival  : quatre séances de L'Armée des douze singes présentées par Terry Gilliam (plus sa master class) ; la visite de Wes Anderson, Alexander Payne, Karin Viard ou Jonathan Glazer… Et bien sûr une avalanche de films restaurés, classiques éternels ou sur le point d'accéder au statut d'œuvres du patrimoine. Fear and Désire de Kubrick voisine avec I… comme Icare de Verneuil ; L'Enfer des armes de Tsui Hark côtoie La Bête humaine de Renoir. Ajoutez les rétrospectives Mariscal et Altman, vous avez déjà de quoi verrouiller vos agendas !

Denys la famille

Toutefois, si vous redoutez d'être en manque, la programmation consacre un autre focus d'importance à un cinéaste français ayant servi de cible à une partie de la critique à l'aube des années 1960… et dont l'œuvre ne cesse de révéler ses qualités à l'aune du temps : Denys de la Patellière. Dix réalisations de ce fidèle de Gabin et Audiard sont ici présentées, montrant à quel point il était travaillé par certaines thématiques. Dont celle des liens familiaux, dans toutes leur complexités : ne traversent-ils pas Les Aristocrates (1955) comme Grandes familles (1958), Rue des Prairies (1959), Le Bateau d'Émile (1962),   Le Tonnerre de Dieu (1965) adapté de Clavel comme naturellement Le Voyage du père (1966) qu'il tourna à Lyon avec un Fernandel dans un emploi tragique escorté par un Terzieff consolateur ? Si le grand public retient essentiellement de sa filmographie la “longue marche“ désespérée des soldats perdus d'Un taxi pour Tobrouk (1960) — incarnation de tous malheureux servant de chair à canon lors des guerres —, il ne faut pas oublier qu'il s'essaya avec profit au film noir dans ses années fastes (Le Salaire du péché et Retour de manivelle) autant qu'à la comédie avec l'irrésistible Le Tatoué (1968). Son gueuleton entre de Funès et Gabin est une bonne mise en appétit pour préparer la suite des festivités…

Festival Lumière, dans toute la Métropole, du 14 au 22 octobre.


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