Le cinéma francophone en mode Beaujolais

Si le tourisme en pays caladois tend à augmenter à l'approche du troisième jeudi de novembre, il ne faudrait pas réduire le secteur à sa culture du pampre : depuis bientôt trois décennies, Villefranche célèbre aussi en beauté le cinéma francophone. Et la cuvée 2023 inspire confiance.


C'est une période plutôt faste pour le cinéma français et francophone : depuis le début de l'année, le tiers des films (au moins) millionnaires en entrées bat pavillon tricolore — dont la Palme d'Or qui poursuit allègrement son parcours auprès des spectateurs… en attendant la saison des prix. La suite semble tout aussi prometteuse et les Rencontres proposées aux 400 Coups (ainsi que dans les salles associées à Tarare, Trévoux et Belleville) permettront de valider cette impression. Durant une semaine pleine comme un œuf, les 19 longs-métrages à l'affiche — dont douze en avant-premières — agrémentés d'échanges avec une dizaine de visiteurs de prestige vont attirer des publics au-delà des frontières caladoises.

Une belle récolte

Sans les citer tous, mentionnons les invités pour les œuvres en compétition (un jury de spectateurs éclairés présidé par notre consœur lyonnaise Nathalie Chifflet les départagera) : le co-scénariste Serge Valetti pour le Guédiguian de l'ouverture Et la fête continue ; Nadine Naous la co-scénariste de Bye Bye Tibériade ; les co-auteurs de L'Etoile Filante Dominique Abel & Fiona Gordon ; la comédienne Sonia Faidi pour Avant que les flammes ne s'éteignent de Mehdi Fikri ; le réalisateur David Lambert pour Les Tortues ; mais aussi celle de La Nouvelle Femme Léa Todorv comme celle de Little Girl Blue, Mona Achache ou celui de Testament, Denys Arcand — en visio seulement.

On ne résiste pas au plaisir d'ajouter les venues du comédien François Chattot pour l'excellent Vincent doit mourir de Stéphan Castang (tourné dans les environs !), du cinéaste Benoît Chieux avec Sirocco et le Royaume des courants d'air ou encore de la réalisatrice Helena Klotz pour La Vénus d'argent qui voit débuter à l'écran la chanteuse Pomme, régionale de l'étape.

À noter par ailleurs une rencontre autour du documentaire menée par l'un des “patrons“ de Lussas, un focus sur le cinéma mauricien représenté par David Constantin (en visio lui aussi) autour de son film Simin Zetwal ainsi qu'un spectaculaire programme de courts-métrages immersifs en VR 360° (les 11 et 12 à la Salle des Échevins) — l'expérience de Kinoscospoe de Philippe A. Collin & Clément Léotard ou de Caravaggio in Tenebris de Matthieu Van Eeckhout mérite le détour. Ultime gâterie : la clôture avec le très attendu Le Temps d'aimer de Katell Quillévéré, doublement primé à Angoulême. Que de bonnes raisons de faire escale à Villefranche pour s'enivrer d'images.

Rencontres du cinéma francophone en Beaujolais
Au Cinéma Les 400 Coups (Villefranche-sur-Saône) du 6 au 12 novembre


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