Maguy Marin en 2023


Marque de fabrique de la chorégraphe Maguy Marin depuis de nombreuses années : rien ne filtre en amont de ses créations, ni images, ni notes d'intention… Ou alors des notes d'intention si générales qu'elles ne constituent qu'une rumeur de fond à la pièce concrète que l'on verra. Dans le dossier de presse de DEUX MILLE VINGT-TROIS (titre de sa création), Maguy Marin écrit par exemple : « dans le déluge d'images qui nous inclut avant même qu'on s'en aperçoive, nous sommes testés comme des machines et des objets usuels dans tous les secteurs de la vie économique et sociale. Nos corps sont devenus objets de surveillance, filmables et enregistrables. Mais les mystères de la motivation humaine n'ont pas tous été révélés. » Comme dans ses créations précédentes, DEUX MILLE VINGT-TROIS s'engagera, avec révolte et esprit de résistance, dans le monde actuel tel que la chorégraphe l'analyse avec les interprètes de sa compagnie, en appui aussi sur des lectures (Walter Benjamin, Beckett, Gilles Deleuze, Spinoza, ou d'autres…).

Échos du monde, lecture de textes, mises en espaces et en corps d'une précision diabolique : telles sont les grandes étapes de fabrication des pièces de Maguy Marin, depuis au moins Umwelt en 2004 où la danse et le mouvement s'entremêlent au montage de tableaux, au rythme des images (aussi bien visuelles, sonores, gestuelles), aux paroles proférées par les danseurs, aux symboles scéniques percutants… Et si vous désirez en savoir davantage sur l'œuvre et le travail de Maguy Marin, vous pouvez lire ses entretiens avec Olivier Neveux, Toucher au nerf (éditions théâtrales), qui sortent parallèlement à sa création dévoilée à la Maison de la Danse.

Maguy Marin, DEUX MILLE VINGT-TROIS
À la Maison de la Danse du 8 au 10 novembre


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