Cosmogonies féminines


Quelque chose s'agite dans la salle obscure de la galerie située au pied de la Montée de la Grande-Côte : une vibration sourde s'impose immédiatement à quiconque franchit l'arachnéenne barrière qui la sépare de la vie grouillante des Pentes. Il s'agit, fort à propos, de Murmures cosmiques – comme l'évoque ponctuellement le titre de l'exposition – permettant un dialogue étroit entre deux artistes : d'une part Mina Lobamanen avec ses œuvres picturales et brodées, d'autre part Catherine Mainguy et son univers de photomontages, peintures, collages et sculptures.

Par le geste chamanique et visionnaire de médiation entre l'être vivant et les forces de la nature, capable de visualiser les visages des gardiennes, Mina décrit la dispersion dramatique de la matière stellaire de la Grande Unité originelle et la partition en royaumes qui s'en est suivie. Face à ses œuvres se dessine le travail de Catherine Mainguy, rhizome sillonné d'images ancestrales, contre-pointées par des sculptures cardiaques associant microcosme et macrocosme, où le mouvement systole/diastole convoque la palpitation des astres dans une harmonie cosmique.

Catherine Mainguy et Mina Lobamanen. Murmures cosmiques
À la Galerie Catherine Mainguy (Lyon 1), jusqu'au 21 décembre


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