Folklore et extase


Giöbia est un animal bizarre qui se meut sinueusement sur la scène internationale. Le quatuor milanais tisse des nappes sonores lysergiques sur lesquelles s'abandonner dans une danse rituelle, où transe et dépense ne font qu'un. L'évocation de l'univers cultuel n'est pas hors propos, puisque le groupe doit son nom à une fête populaire d'origine païenne répandue encore aujourd'hui dans le Piémont et en haute Lombardie, dont le rite propitiatoire central consiste en l'embrasement d'un pantin de paille et de chiffons afin se délivrer de l'hiver.

Ce sentiment incendiaire est distinctement perceptible en parcourant la discographie du groupe, de Beyond the Stars au récent Acid Disorder, organisée comme une célébration psychédélique, où après de longues cavalcades dans les déserts kraut, on se retrouve dans des bains chauds, captivé par d'intrigants parfums orientaux sur des musiques planantes, dans un bien-être psychophysique cosmique. Juste avant, les précèderont sur scène leurs compatriotes Flying Disk, actuellement en train d'arpenter l'Europe afin de promouvoir la réédition d'Urgency, fruit d'une fusion sincère entre noise et stoner, parfois somptueuse parfois obscure, et les Lyonnais de Cushdrive, auteurs d'un punk franc et rafraîchissant s'ouvrant sur d'autres mondes sonores.

Giöbia + Flying Disk + Cushdrive
Au Farmer, Lyon 1er, le vendredi 15 décembre


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