C'est sur le quai Perrache que la goélette scientifique Tara s'est amarrée pour nous rappeler qu'à côté de nos petits fleuves, plus de 97% de l'eau de notre planète est salée. Et avec elle s'initie un dialogue à la croisée des expériences de pensée et des expérimentations scientifiques entre Roberto Casati, philosophe de l'océan, et Eric Karsenti, ancien directeur scientifique d'expédition Tara.
Roberto Casati est un philosophe de l'océan. Il réfléchit à la question de l'invisibilité des mondes marins, qui recouvrent pourtant 70 % de la surface de la Terre. S'il navigue lui-même, son terrain est celui des sciences sociales : comment observe-t-on l'océan ? comment interagit-on avec lui ? comment le parcourt-on ? et finalement, à quel point le (mé)connait-on ?
Sur le pont avec lui, Eric Karsenti, en ses qualités de biologiste cellulaire, médaille d'or du CNRS pour ses travaux sur la diversité des planctons et ancien directeur scientifique de l'expédition Tara Océans. Un parcours de vie au fil des vagues et au cœur des cellules, au service d'une quête : comprendre ce qu'est la vie. Notons qu'il fait partie des scientifiques signataires d'une récente tribune qui appelle à « la mise en œuvre d'un projet Manhattan pour la transition énergétique ».
La goélette Tara a remonté le Rhône depuis la mer Méditerranée pour une escale de sensibilisation, dans les jardins du musée des Confluences. Elle est à mi-parcours d'une expédition sur les mers d'Europe qui vise à notamment à « mieux comprendre l'impact des polluants sur la biodiversité marine ». Pas de prélèvement pour cette escale, mais des visites ouvertes au public pour rencontrer les membres de l'équipe et en apprendre davantage sur les expéditions ainsi que la vie à bord.