L'errance onirique de Leoni Leoni


Sur son site austère et dépourvu de tout ornement apparait une simple phrase, à la fois présentation et programme esthétique : « Hi, I'm Leoni, I make sound ». C'est ici, dans le creux de cette simplicité revendiquée, qu'il faut insister, sans s'affairer à chercher des mots désabusés trahissant sa volonté. Les compositions de la bernoise Leoni Leoni conquièrent par leur immédiateté, par la sincérité minimale ruisselant des lignes mélodiques, par l'impalpabilité d'une voix semant de cocons énigmatiques sur des nappes atmosphériques. Après quatre cassettes lui conférant une aura de figure culte de l'underground suisse et la parution de l'album homonyme en 2022, la musicienne poursuit son périple, proposant des expériences immersives à la limite du rêve, nimbées d'une précarité envoûtante.

Mais avant de plonger dans son univers, la soirée organisée avec Hatch et Les Ronces promet une performance embrasée assurée par Le Diable Dégoûtant, le projet de Pauline Marx concoctant des « chants à faire danser la vermine et rythmes chtoniens ». Pour en faire l'expérience, il suffit d'écouter le récent Gal​è​res dans la Tourbière, recueil d'objets étranges aux pouvoirs magiques, télescopages entre comptines, rondes et formules magiques. Ou ne pas manquer cette liturgie vespérale se déroulant « derrière les voûtes ».

Leoni Leoni + Le Diable Dégoûtant
au Périscope le samedi 20 janvier


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