Révolutions d'hier et d'aujourd'hui


Dans la famille de ces spectacles à succès avec des textes qui jouent sur le dévoilement progressif d'informations pour mieux tenir les spectatrices et spectateurs en haleine (Alexis Michalik est aujourd'hui le représentant le plus bankable de cette famille nombreuse qui fait florès dans le théâtre privé), voici Les Poupées persanes de l'autrice et comédienne Aïda Asgharzadeh. Écrite en 2018, cette histoire entre France et Iran enjambe les époques (la révolution iranienne dans les années 1970 ; l'an 2000 en France) pour mieux retisser des liens a priori invisibles, avec force d'émotions.

Le passage du rêve d'un monde meilleur au douloureux cauchemar est au centre de ce spectacle efficacement rythmé (malgré quelques facilités dans l'écriture et le jeu) mis en scène par Régis Vallée. D'où, depuis sa création en 2021, l'incroyable enthousiasme public (il a été l'un des temps forts du Festival d'Avignon off en 2021 et 2022) et professionnel (il a reçu deux Molières au printemps : meilleure autrice francophone vivante pour Aïda Asgharzadeh et meilleur comédien dans un second rôle pour Kamel Isker) qu'il convoque.

Une aventure personnelle (Aïda Asgharzadeh parle ouvertement de ses parents) au propos universel qui, de surcroit, a récemment rencontré l'actualité depuis la mort de Mahsa Amini en Iran le 16 septembre 2022 et les manifestations qui ont suivi, échos à celles du récit. Et ce rebondissement-là n'était pas écrit.

Les Poupées persanes
Au Radiant (Caluire-et-Cuire) mercredi 31 janvier
Au Toboggan (Décines) jeudi 1ᵉʳ février
À l'Espace Albert-Camus (Bron) mercredi 20 mars
À l'Aqueduc (Dardilly) samedi 23 mars


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