De feuilles mortes et de haïkus


Jusqu'au 2 mars, la galerie Vrais Rêves offre à voir le dialogue poétique de deux visions autour du monde végétal. Disposées afin d'évoquer une partition musicale, les images de Jean-André Bertozzi accueillent le public et le plongent immédiatement dans une interrogation incertaine : « Vois-je double ? ».

Des végétaux et des feuilles mortes s'exhibent sur les tirages, réitérant leur présence avec un léger décalage, conséquence d'une altération du logiciel conçu pour augmenter la profondeur de champ utilisé par l'auteur. Assumant cette diplopie (la perception de deux images d'un seul objet), les images deviennent ainsi le lieu d'une double rencontre fortuite, profondément poétique : celle avec l'objet végétal trouvé lors d'une promenade et celle de l'image même, dupliquée et créatrice.

La poésie s'intensifie dans la rencontre avec le travail de Jean-Luc Niels, qui s'incarne dans la douceur et la légèreté d'images dépouillées, où le végétal tend à disparaitre, laissant seulement quelques traces de son existence. Rien de plus sobre qu'un haïku pour accompagner ces représentations, effleurant pour la première et dernière fois leur apparition ainsi que leur évanouissement.

Dystopie végétale. Jean-André Bertozzi
Haïkus. Jean-Luc Niels
à la galerie Vrais Rêves jusqu'au 2 mars


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