Le chant du cygne des Siècles Romantiques

L'aventure du prestigieux ensemble lyonnais fondé et dirigé par Jean-Philippe Dubor aura duré trente-trois ans. Affectés depuis un an par la perte drastique du mécénat d'entreprise, Les Siècles Romantiques ont récemment annoncé la clôture le leur activité artistique. Afin de rendre hommage à l'histoire de l'ensemble et prendre congé de son public, le directeur artistique a décidé de convier le pianiste François Dumont pour une dernière soirée d'intenses émotions.


« La musique se tait, à présent, tout au moins extérieurement. Je dois maintenant conclure. Il commence à faire sombre.  » Les mots de Robert Schumann se prêtent à accompagner le crépuscule de l'histoire des Siècles Romantiques, dont l'acte final aura lieu ce mercredi 14 février dans l'écrin baroque de la Chapelle de la Trinité.

Le compositeur allemand, annoncé initialement à l'honneur d'une soirée entièrement consacrée à son œuvre, laissera finalement la place à ses confrères Bach, Mozart et Chopin, qui seront magnifiés par le récital du pianiste François Dumont. La soirée Schumann n'aura pas lieu, la conjonction actuelle dramatique ne laissant plus d'espace à l'expression complète de la musique.

Rigueur et émotion : maîtres-mots de Jean-Philippe Dubor

L'histoire de l'ensemble est riche et fascinante. Née en 1991 avec la création française du Requiem de Bomtempo, la formation aux directions de Jean-Philippe Dubor a traversé plus de trois décennies, proposant de nombreux concerts et plus d'une vingtaine de créations.

Si la consécration auprès du grand public a eu lieu le 31 décembre 1999 sur la place Bellecour avec le concert marquant le passage au nouveau millénaire (au programme Verdi, Berlioz, Prokofiev et l'Hymne à la joie de Beethoven), les années 2000 ont permis à l'ensemble d'étoffer son répertoire et d'honorer des invitations prestigieuses, au festival de La Chaise-Dieu, aux Nuits musicales d'Uzès et aux Nuits romantiques d'Aix-les-Bains. 

Les Siècles Romantiques © Blaise Adilon

Organiste titulaire de Saint-Polycarpe, professeur, pédagogue, chef de chœur et d'orchestre, Jean-Philippe Dubor n'a jamais dissimulé son âme profondément romantique. Esprit raffiné et érudit, Dubor a su insuffler dans toutes ses créations l'exaltation passionnée de la nature, du rêve et de la mélancolie. La 4e Symphonie de Gouvy, la Messa di Gloria de Rossini, le Requiem de von Suppé ainsi que les nombreuses soirées consacrées aux chœurs de Verdi résonneront longtemps dans les souvenirs des auditrices et auditeurs ayant fait l'expérience d'un « concert Dubor ».

Récital de piano de François Dumont
À la Chapelle de la Trinité, Lyon 1er, le mercredi 14 février


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