Mais une mère-grand qui logerait près du Parc — il y a donc de la truffe dans son omelette. Situé rue Duquesne, dans le 6ᵉ, en mode bistrot câlinant.
Une façade pimpante et toute rouge, il fallait cela pour repérer le p'tit Rosa dans son environnement, en plein milieu de la rue Duquesne, elle qui est large comme un boulevard et mène à la Tête d'or. Trois petites tables habitent le trottoir, mais il semble qu'une courette (à palmier !) se cache à l'arrière. L'intérieur semble avoir un demi siècle - de vieux miroirs, des objets chinés, une collection d'anciens guides rouges et des banquettes écarlates elles-aussi. Et pourtant, l'établissement n'a qu'un an.
Dans une cuisine ouverte, qu'ils quittent parfois pour se promener en salle, se démènent deux patrons-cuisiniers Nicolas Pujo et Arthur Jacques, l'un est un ancien de la Mère Brazier, l'autre de Léon de Lyon. Mais ils n'ont pas ici de prétentions gastronomiques : leurs recettes lorgnent plutôt vers l'ardoise de bistrot, ou le cahier de grand-mère.
Prenez ce déjeuner, qu'on pouvait attaquer d'abord par une omelette (aux truffes), ou par des gnocchis maison, qui nageaient dans beaucoup de crème (sauge et parmesan). Il se continuait par un filet mignon et son écrasé de patates, ou pour nous du lieu jaune. Balafré, posé sur une purée de panais, avec quelques pois chiches, grains de grenade et salicornes. On a aussi goûté un poisson qui manquait de punch, fondant trop fondant. Pour finir avec (quoi de plus classique ?) une part de tarte tatin respectant l'orthodoxie (pas de pâte feuilletée ou pire de déstructuration), servie tiède. C'est bistrot : ça évite de trop se bousculer, c'est plus câlinant. Et c'est certes là où Rosa touche juste : le réconfort, en cette période, c'est convoité, non ?
Chez Rosa, 26 bis Rue Duquesne, Lyon 6e.
Du lundi au samedi le midi. Et jeudi, vendredi et lundi soir.
Menu 31€. Carte 46-56€. Une quinzaine de vins au verre de 6 à 12€